IMMOBILIER. De nombreux salariés doivent choisir entre bien se loger, leur carrière et leurs projets personnels, comme celui d'avoir des enfants. En effet, les trois éléments apparaissent de plus en plus incompatibles dans un marché immobilier où les prix sont toujours très élevés.
Bien se loger ou s'accomplir professionnellement et personnellement, il faut choisir. D'après une étude menée par Ipsos pour Sofiap, filiale de la Banque postale et de la SNCF, de plus en plus de salariés sont en effet confrontés au dilemme suivant : rester dans un logement inadapté mais accessible financièrement et en adéquation avec leurs projets professionnels et personnels, se tourner vers un meilleur cadre de vie quitte à faire des sacrifices personnels faute de moyens, ou encore déménager dans des territoires où le marché immobilier est plus clément avec pour risque de devoir changer d'emploi. Face à ce choix, selon Sofiap, nombre d'entre eux choisissent la troisième option et quittent leur entreprise pour espérer trouver un meilleur logement.
Devenir propriétaire, un rêve de moins en moins accessible
L'accès à la propriété reste un rêve pour de nombreux salariés. Selon le sondage Sofiap, 61% des salariés non propriétaires souhaitent ainsi le devenir. Cependant, 34% d'entre eux estiment qu'ils n'y parviendront pas aussi vite qu'ils le voudraient, voire pas du tout. La majeure partie des interrogés (86%) s'accordent sur le fait qu'il est de plus en plus difficile de devenir propriétaire. Une situation particulièrement préoccupante chez les moins de 35 ans, dont plus de 50% considèrent qu'il est difficile voire très difficile d'accéder à la propriété. Les interrogés pointent notamment "les prix élevés de l'immobilier dans leur région", "la difficulté à économiser pour l'apport initial" et "les difficultés à obtenir un prêt".
Parmi les salariés ayant réussi à devenir propriétaire, la situation financière reste compliquée. 49% ont dû renoncer à une activité pour payer leur prêt, 30% limitent leurs achats de nourriture, 25% ont retardé leur accès au soin. Près d'un quart ont d'ailleurs le sentiment d'être endetté au-dessus du raisonnable.
22% des salariés ont déjà renoncé à avoir un enfant faute de logement adapté
Une grande partie des salariés estiment que leur logement ne sera plus adapté à leurs besoins dans les années à venir (49% des interrogés). Cette situation concerne particulièrement les jeunes salariés et les habitants de la région parisienne. Or, il est souvent difficile financièrement pour eux de changer de lieu de vie.
Forcé de rester dans des logements inadaptés à leurs projets personnels pour conserver des loyers abordables, de nombreux salariés affirment avoir dû faire des sacrifices. "18% rapportent ne pas avoir de salon et 19% ne pas avoir de chambre pour tous les membres de leur foyer", constate ainsi l'étude. De plus, "parmi l'ensemble des salariés, faute de trouver un logement, 24% ont déjà retardé la décision d'avoir un enfant, 22% ont renoncé à avoir un ou d'autres enfants et 20% ont déjà retardé leur installation en couple".
Changer de travail, une solution pour de nombreux salariés
"Pour réaliser leur rêve d'accès à la propriété, de nombreux salariés envisagent de quitter leur entreprise", affirme Sofiap. 41% d'entre eux déclarent ainsi songer sérieusement à changer de travail dans les années à venir s'ils ne parviennent pas à obtenir un logement adapté à leurs besoins. De plus, 30% des interrogés ont déjà changé de région, département ou ville pour trouver une meilleure habitation. Enfin, plus d'un quart des interrogés s'est déjà vu contraint de refuser un poste faute de logement accessible à proximité.
Cette situation touche surtout les jeunes actifs. "Ces compromis sont particulièrement fréquents chez les jeunes, un phénomène qui illustre un décalage croissant entre les attentes des nouveaux salariés en matière de logement et l'offre à laquelle ils ont accès", souligne ainsi l'étude.
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