Matali Crasset, la Jeanne d'Arc du design français vient de livrer, à Nice, un hôtel urbain contemporain d'un luxe décalé.
"Hi", c'est le nom de cet hôtel d'un genre résolument urbain et particulièrement novateur. Plus que novateur, avec ce concept d'hôtel, Matali Crasset signe un projet de design total, du graphisme aux objets, de l'architecture à la programmation du lieu enpassant par le site internet. A 200 m de la Promenade des Anglais, cet hôtel pour bourgeois branché ouvrira après quinze mois de travaux et un investissement de 3,8 millions d'euros.
Couleurs vives, dalles de béton, chambres qui mêlent dans un même espace lits, baignoires et WC, cet hôtel - réalisé pour Philippe Chapelet et Patrick Elouarghi, les créateurs de "l'Epicerie du Monde" à Paris - se veut "un nouveau concept haut de gamme en rupture avec les codes traditionnels de l'hôtellerie de luxe".
A la recherche d'un designer, les deux compères identifient très rapidement le travail de Matali Crasset. "Si différente, décalée, elle propose un mobilier non décoratif particulièrement attaché à la fonction et à l'expérimentation" expliquent-ils. De leurs côté, Patrick et Philippe trouvent le lieu : une ancienne pension abritée dans un immeuble des années trente. Sa façade épurée permet notamment d'ancrer un projet très contemporain.
"On a pris les bases d'une guest-house et on a poussé vers le contemporain. HI est un hôtel urbain quatre étoiles fait pour attiser la curiosité, donner des stimuli, vivre une expérience", explique son designer Matali Crasset.
A son arrivée, le client est accueilli dans un univers de béton à la fois froid et chaleureux. Car si la réception et le lobby sont tapissés de dalles de béton, comme si l'extérieur se prolongeait à l'intérieur, celles-ci servent de support à des plateaux qui présentent des livres et des CD qui réchauffent quelque peu l'atmosphère. Rompant avec les codes de l'industrie hôtelière de luxe, Un réceptionniste accueille les clients derrière un pupitre pour montrer qu'il n'y a pas de barrière avec le personnel.
HI propose neuf "façons de vivre un espace" pour trente-huit chambres vivifiées par la couleur (mauve, rose, bleu, jaune, vert, blanc), où l'intimité est quelque peu mise à mal. Ainsi, baignoires, douches et toilettes sont réparties dans les chambres... ouvertes aux regards. "Oui, chacun est acteur. Loin des espaces dominés par la décoration où chaque élément n'a qu'une place et un rôle, les espaces et les objets dans HI trouvent leur légitimité dans leur intelligence à nous procurer des services et des attentions qui font que l'on se sent libre d'agir, avec de nouvelles règles du jeu" explique Matali Crasset.
"Ce n'est pas un lieu introverti qui retient les gens sur place, mais un espace qui incite à la curiosité. Tout se voit, tout est fait pour l'usage et non pour le décor", poursuit l'ancienne collaboratrice de Philippe Starck.
Ainsi, parfois, la table devient lit, le lit baldaquin devient baignoire. Une chambre, dédiée à l'image et au son, est conçue comme un auditorium privé. Un paravent entre la chambre et la salle de bains, à 1 m du sol, sert d'écran pour des images qui se voient indifféremment du lit ou de la baignoire.
Le jour, la chambre est un salon avec un canapé dans une harmonie de bois clair et vert vif. Le soir, en ouvrant deux portes, on dégage une alcôve rose et on découvre l'autre moitié du lit. L'intérieur des portes accueille le confort de la nuit: carafe, chaussons, etc.
"C'est un espace empathique fondé sur l'activité et la modularité. Ce n'est pas un lieu introverti qui retient les gens sur place, mais plutôt un espace qui incite à la curiosité aussi bien vis-à-vis de "l'intérieur" que de "l'extérieur". L'hôtel est en fait une plate-forme. A l'intérieur, la structure est modulable et change au rythme de la journée, mais elle se nourrit également de l'extérieur grâce à des partenaires qui apportent un regard sur leurs univers: musique, images, littérature..." indique Matali Crasset.
Le point culminant de Hi est certainement sa terrasse ouverte, au 8ème étage, avec une vue exceptionnelle sur la région. Le bassin-piscine est à l'image d'un immense pot en terracotta posé sur l'immeuble. Il est comme une pièce à vivre avec son mobilier intégré: bar, chaises...
Enfin, comme tout hôtel de luxe, le bar est le coeur de l'hôtel. Il se structure autour d'une nacelle en lévitation, à la fois impressionnante et légère qui évoque une alcôve moderne. Cette nacelle organise l'espace, joue avec la lumière de la rue et du jardin intérieur, et le soir, elle s'anime en accueillant pour des soirées des Dj's ou des projections vidéos.
La musique est d'ailleurs considéré comme un "stimulus" au même titre que l'architecture intérieure ou le mobilier. La programmation musicale a même été confiée à F Communications, le célèbre label de musique électronique fondé en 1994 par Eric Morand et Laurent Garnier.
Couleurs vives, dalles de béton, chambres qui mêlent dans un même espace lits, baignoires et WC, cet hôtel - réalisé pour Philippe Chapelet et Patrick Elouarghi, les créateurs de "l'Epicerie du Monde" à Paris - se veut "un nouveau concept haut de gamme en rupture avec les codes traditionnels de l'hôtellerie de luxe".
A la recherche d'un designer, les deux compères identifient très rapidement le travail de Matali Crasset. "Si différente, décalée, elle propose un mobilier non décoratif particulièrement attaché à la fonction et à l'expérimentation" expliquent-ils. De leurs côté, Patrick et Philippe trouvent le lieu : une ancienne pension abritée dans un immeuble des années trente. Sa façade épurée permet notamment d'ancrer un projet très contemporain.
"On a pris les bases d'une guest-house et on a poussé vers le contemporain. HI est un hôtel urbain quatre étoiles fait pour attiser la curiosité, donner des stimuli, vivre une expérience", explique son designer Matali Crasset.
A son arrivée, le client est accueilli dans un univers de béton à la fois froid et chaleureux. Car si la réception et le lobby sont tapissés de dalles de béton, comme si l'extérieur se prolongeait à l'intérieur, celles-ci servent de support à des plateaux qui présentent des livres et des CD qui réchauffent quelque peu l'atmosphère. Rompant avec les codes de l'industrie hôtelière de luxe, Un réceptionniste accueille les clients derrière un pupitre pour montrer qu'il n'y a pas de barrière avec le personnel.
HI propose neuf "façons de vivre un espace" pour trente-huit chambres vivifiées par la couleur (mauve, rose, bleu, jaune, vert, blanc), où l'intimité est quelque peu mise à mal. Ainsi, baignoires, douches et toilettes sont réparties dans les chambres... ouvertes aux regards. "Oui, chacun est acteur. Loin des espaces dominés par la décoration où chaque élément n'a qu'une place et un rôle, les espaces et les objets dans HI trouvent leur légitimité dans leur intelligence à nous procurer des services et des attentions qui font que l'on se sent libre d'agir, avec de nouvelles règles du jeu" explique Matali Crasset.
"Ce n'est pas un lieu introverti qui retient les gens sur place, mais un espace qui incite à la curiosité. Tout se voit, tout est fait pour l'usage et non pour le décor", poursuit l'ancienne collaboratrice de Philippe Starck.
Ainsi, parfois, la table devient lit, le lit baldaquin devient baignoire. Une chambre, dédiée à l'image et au son, est conçue comme un auditorium privé. Un paravent entre la chambre et la salle de bains, à 1 m du sol, sert d'écran pour des images qui se voient indifféremment du lit ou de la baignoire.
Le jour, la chambre est un salon avec un canapé dans une harmonie de bois clair et vert vif. Le soir, en ouvrant deux portes, on dégage une alcôve rose et on découvre l'autre moitié du lit. L'intérieur des portes accueille le confort de la nuit: carafe, chaussons, etc.
"C'est un espace empathique fondé sur l'activité et la modularité. Ce n'est pas un lieu introverti qui retient les gens sur place, mais plutôt un espace qui incite à la curiosité aussi bien vis-à-vis de "l'intérieur" que de "l'extérieur". L'hôtel est en fait une plate-forme. A l'intérieur, la structure est modulable et change au rythme de la journée, mais elle se nourrit également de l'extérieur grâce à des partenaires qui apportent un regard sur leurs univers: musique, images, littérature..." indique Matali Crasset.
Le point culminant de Hi est certainement sa terrasse ouverte, au 8ème étage, avec une vue exceptionnelle sur la région. Le bassin-piscine est à l'image d'un immense pot en terracotta posé sur l'immeuble. Il est comme une pièce à vivre avec son mobilier intégré: bar, chaises...
Enfin, comme tout hôtel de luxe, le bar est le coeur de l'hôtel. Il se structure autour d'une nacelle en lévitation, à la fois impressionnante et légère qui évoque une alcôve moderne. Cette nacelle organise l'espace, joue avec la lumière de la rue et du jardin intérieur, et le soir, elle s'anime en accueillant pour des soirées des Dj's ou des projections vidéos.
La musique est d'ailleurs considéré comme un "stimulus" au même titre que l'architecture intérieure ou le mobilier. La programmation musicale a même été confiée à F Communications, le célèbre label de musique électronique fondé en 1994 par Eric Morand et Laurent Garnier.