Ce mardi a eu lieu une nouvelle rencontre entre les représentants des artisans et les ministres des Finances, de l'Economie et de l'Artisanat. L'occasion de rappeler les positions du secteur sur les sujets polémiques des qualifications et de la micro-entreprise. « Nous sommes prêts à nous mobiliser », a prévenu Patrick Liébus, président de la Capeb, aux côtés de l'UPA et de l'APCMA.

Les sujets de discorde entre les artisans et le gouvernement se suivent et se ressemblent… Encore une fois, il était question, ce mardi 16 février 2016, de débattre sur les qualifications et le régime de la micro-entreprise, qui ont créé la polémique ces dernières semaines.

 

« J'ai redit les positions claires de notre organisation, nous explique Patrick Liébus. Vouloir déqualifier les métiers de l'artisanat du bâtiment, ce serait la pire des choses, et surtout pas un moyen de développer nos entreprises ». Le principe : les métiers où la santé et la sécurité sont en jeu ne doivent pas être concernés. Or, le gouvernement n'a toujours pas établi de véritable et officielle liste de ces métiers qui pourraient se passer de qualification ! « On refuse ce principe ! », martèle le président de la Capeb. Qui sent toutefois que « la réflexion est en train de mûrir… ». Car il compte bien sur l'appui de Michel Sapin, ministre des Finances, qui reprendra dans la prochaine loi Sapin II ce volet des qualifications défendu par son homologue de l'Economie, Emmanuel Macron.

 

Vers une nouvelle manifestation ?

 

Autre sujet brûlant de la filière : la micro-entreprise. Et en particulier le triplement du plafond de son chiffre d'affaires envisagé par le gouvernement. « J'ai donc réexpliqué pourquoi et comment cette mesure allait perturber et rajouter de la concurrence déloyale à nos entreprises. L'écoute a été positive à mon sens, nous verrons bien… », nous confie Patrick Liébus. Avant d'ajouter : « Les auto-entrepreneurs, via leur fédération, n'ont jamais demandé ce triplement de seuil, et ils n'en veulent pas ! Ils sont même prêts à l'écrire au gouvernement ». Une mesure qui pourrait donc bien déstabiliser le système, selon le patron de la Capeb, mais surtout qui risque d'avoir des conséquences « bien pires ». D'une part, sur le plan économique ; d'autre part, sur le plan de la mobilisation des entreprises. Et ce n'est pas une simple menace, prévient Patrick Liébus. « Je ne cèderai pas, et suis prêt à encore porter le dossier à l'Elysée et à Matignon. On utilisera tous les moyens pour l'arrêter ! ». Son argument : « Augmenter les plafonds de revenu, ce n'est pas une passerelle à la création d'entreprise, comme veut le faire croire M. Macron ».

 

Un stage pour tous

 

Enfin, seul point d'entente entre les parties, ce mardi : le stage préalable à l'installation, qui est définitivement supprimé, nous confirme le président de l'organisation patronale. En détails, dès lors qu'un artisan veut s'installer à son compte, il devra faire ce stage - obligatoire et d'une durée d'une semaine - et pourra le faire « dans le mois » qui suit sa demande. Seuls les artisans ayant un brevet de maîtrise pourront se soustraire à cette obligation, qui, rappelons-le, concerne désormais les auto-entrepreneurs.

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