ACCESSION. Depuis l'annonce d'un recentrage du prêt à taux zéro, entraînant sa suppression dans le neuf en zones B2 et C d'ici la fin de l'année 2019, la baisse du nombre de bénéficiaires et de montants octroyés se font déjà sentir.
Durant l'année 2018, le nombre de bénéficiaires du PTZ a baissé d'un tiers, tandis que les montants alloués ont été réduits de 10%, impactant davantage la construction neuve que la rénovation. Pour rappel, l'accès à un prêt à taux zéro pour une acquisition neuve disparaîtra au 1er janvier 2020.
Ces chiffres, annoncés ce lundi par le réseau de courtage "Vousfinancer", corroborent ceux de la Société de gestion des financements et de la garantie de l'accession sociale à la propriété (SGFGAS) qui chiffrent 90.000 prêts à taux zéro octroyés en 2018, contre 123.477 en 2017 constituant une baisse de 27%.
"Dans le neuf, la baisse atteint 35% contre 21% dans l'ancien. Cela montre que le fait de limiter la quotité de financement à 20% du montant de l'opération en zones détendues a davantage pénalisé les primo-accédants que sa suppression dans l'ancien dans les zones tendues", ajoute le courtier en crédits.
Au niveau des volumes financiers, le montant moyen des PTZ accordés entre 2017 et 2018 a baissé de 6.005 euros, passant de 61.740 euros à 55.735 euros. Là encore, le neuf a connu une perte de financements de 6.111 euros en moyenne contre 3.967 euros dans l'ancien.
Pour rappel, le prêt à taux zéro avait été reconduit pour quatre ans par l'État, mais fortement remanié. Pour l'accession dans le neuf, les zones tendues bénéficient d'un PTZ équivalent à 40% des montants de l'opération contre 20% dans les zones considérées comme "détendues" (B2 et C). Ces dernières ne seront plus éligibles au PTZ au 1er janvier 2020.
Retour d'un PTZ "approprié"
A titre comparatif, et d'après les derniers chiffres de la SGFGAS, 28.580 PTZ avaient été émis au troisième trimestre 2017 contre 23.156 en 2018 à la même période.
Parmi les acteurs qui risquent de pâtir de la suppression annoncée du PTZ en zone périurbaine et rurale, les constructeurs de maisons individuelles, dont les réactions ne se sont pas fait attendre.
La Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC) s'est ainsi fendue ce lundi d'un communiqué, appelant au retour d'un "PTZ approprié, dans le neuf (...) pour les primo-accédants qui en ont le plus besoin en zones B2 et C". Sur l'aspect financier, le président de la fédération Gérard Lebesgue estime que "l'État et ses finances publiques s'y retrouvent largement par la TVA engendrée, l'emploi créé ou préservé, la revitalisation des territoires et la satisfaction d'une large partie de nos concitoyens".
Deux semaines plus tôt, LCA-FFB se montrait pessimiste quant aux perspectives du secteur de la maison individuelle du fait du recentrage du PTZ. Avec une baisse de 11,3% des ventes constatée en 2018, les Constructeurs et aménageurs craignent un repli encore plus important en 2020, avec une probable baisse de "20%" des ventes.