Avec 100.000 PTZ + contractés depuis janvier 2011, le nouveau prêt du gouvernement destiné à l'achat d'une première résidence principale rencontre un véritable engouement. Seul bémol, il semblerait qu'il profite majoritairement aux ménages aisés. Explications.
Le PTZ+, accessible depuis début janvier aux primo-accédants, atteint le symbolique chiffre de 100.000. Mieux, la ministre du Logement, Nathalie Kosciusko Morizet, table sur 350.000 signatures d'ici à la fin de l'année, «soit pas loin de l'objectif de 380 000» visé lors du lancement du dispositif en septembre dernier, précise-t-elle dans un entretien accordé au quotidien Metro.
La «France de propriétaires», si chère à Nicolas Sarkozy, semble donc répondre favorablement à ce nouveau produit dont le coût devrait s'élever à 2,6 milliards d'euros pour l'Etat.
Comment expliquer ce succès ? Pour la ministre, «c'est un produit lisible et direct» et les règles d'attribution «sont très simples». En effet, le PTZ+ est un prêt dont les intérêts sont pris en charge par l'Etat, sans frais de dossier, pour l'achat d'une première résidence principale. Ensuite, le montant du prêt et les conditions de remboursement s'effectuent en fonction du niveau de revenu, la taille de la famille, la localisation géographique de la future habitation, son type (neuf ou ancien) et sa performance énergétique.
Les ménages modestes en retrait
Pourtant, ces résultats satisfaisants révèlent des disparités. Le PTZ+, qui devait jouer un rôle incitatif et solvabiliser les ménages modestes, semble très peu séduire cette couche de la population. Ainsi, les trois premières tranches ne représentent que 20% des bénéficiaires «mais 40% du coût total du PTZ+», tempère Nathalie Kosciusko Morizet dans Metro. Avant d'ajouter : «Les plus aisés représentent 40% des bénéficiaires mais seulement 10% du coût». Elle note également que plus de la moitié des bénéficiaires ont moins de 35 ans et 40% sont des familles avec au moins un enfant.
Pour rappel, la réforme du PTZ +, implique la fusion de trois mesures : le prêt à taux zéro (PTZ), le Pass Foncier et le crédit d'impôt permettant la déductibilité des intérêts d'emprunt. Jusqu'ici, ce dernier, pourtant annoncé comme mesure phare au début du mandat de Nicolas Sarkozy, n'était pas considéré comme une aide à l'achat, puisqu'il ne mettait pas de somme à disposition de l'acquéreur avant l'opération.