Henri Guitelmacher, président de la FNPC (Fédération Nationale des Promoteurs Constructeurs) a tiré la sonnette d'alarme sur le niveau très élevé des prix des terrains à bâtir en France qui renchérit le prix des logements neufs (+10% en 2001) et éloigne de l'accession à la propriété une partie des jeunes ménages. Pour éviter cette surenchère, la FNPC suggère de multiplier les projets d'aménagement publics-privés.

Selon Henri Guitelmacher, la hausse des prix des logements de 10% constatée en 2001 - et qui intervient après des hausses équivalentes depuis trois ans - porte à 1.981 euros (13.000 francs) le prix moyen au mètre carré (France entière) "atteignant des niveaux élevés qui empêchent les jeunes d'acquérir leur logement". Pour 2002 une hausse de 5% est serait à prévoir.

"Aujourd'hui seuls 10% des acquéreurs ont moins de 30 ans alors que 10 ans auparavant, la proportion des moins de 30 ans s'élevait à 16% et parallèlement la part des acquéreurs retraités augmente", a indiqué Henri Guitelmacher.

Ce phénomène n'est pas nouveau, mais assez significatif pour que Nexity, un des premiers promoteurs français, évoque une baisse de ses marges pour récupérer la clientèle perdue par des prix trop élevés.

Pour la FNPC, cette inflation est due principalement à la hausse des prix du foncier. Un emballement des prix qui s'explique avant tout par le fait que la plupart des terrains mis en vente sont attribués selon une technique d'appel d'offre. La FNPC, qui cite en exemple " la politique foncière raisonnable " des villes de Montpellier et Rennes, suggère plus d'interventionnisme de la part des municipalités lors de la mise en vente d'un terrain pour éviter une surenchère sur les prix. " Seules les politiques d'aménagement menées par l'Etat et les villes peuvent permettre la mise à disposition de terrains en ville et non dans des zones rurales éloignées des centres " indique Henri Guitelmacher en précisant que cette démarche respecterait l'esprit de la loi SRU.

L'augmentation de 20% sur les deux dernières années du coût de la construction a également poussé à la hausse des prix. "Sur ce facteur nous ne pouvons rien faire. En revanche, il est possible d'agir sur le foncier c'est pourquoi nous lançons un appel aux municipalités pour que les terrains soient proposés à des prix fixes et raisonnables", a ajouté M. Guitelmacher.

La FNPC a indiqué que l'année 2001 s'est terminée sur un niveau satisfaisant avec 80.200 logements neufs vendus (75.200 en 2000) dont 52.200 l'ont été dans le cadre d'une accession à la propriété et 28.000 pour un investissement.

A cet égard le système Besson qui a pris le relais du dispositif Périssol depuis 2 ans fonctionne bien, même s'il offre des avantages fiscaux inférieurs à Périssol, a indiqué M. Guitelmacher. "Près d'un tiers des logements vendus en 2001 ont été acquis pour des investissements" a ajouté M. Guitelmacher. Pendant l'âge d'or du mécanisme Périssol plus d'un logement neuf sur deux avait été acquis par un investisseur.
La baisse de la bourse et des taux d'intérêt soutiennent toujours ce secteur qui devrait toutefois fléchir légèrement en 2002 compte tenu du ralentissement économique, a indiqué M. Guitelmacher.

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