Sur l'ensemble de l'année 2015, les ventes globales ont progressé de 13,6 % par rapport à 2014 pour s'élever à 122.781 logements neufs, tout en restant inférieures de 8,7 % à leur niveau de 2010 (134.520), observe, ce jeudi, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). En revanche, les mises en vente restent en retrait de leur potentiel.

En publiant ce jeudi 18 février 2016, sa dernière note de conjoncture annuelle, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) souligne que les ventes de logements neufs ont progressé de 13,6% en 2015 par rapport à 2014 pour s'élever à 122.781 logements.

 

"Même si on est loin de la mise en vente de logements (134.520) de 2010, soit 8,7 % de moins qu'aujourd'hui, le marché du logement neuf a connu une 'reprise incontestable' en 2015 en France, commente la présidente Alexandra François-Cuxac. C'est une forme de retour à l'optimisme après quatre ans d'atonie, grâce à des taux de crédit bas et des ventes aux investisseurs dopées par une fiscalité favorable."

 

Le marché 2015 a été, en effet, dopé par les particuliers investisseurs, dont les achats ont bondi de 43,8%, à 49.564 logements, dépassant pour la première fois depuis trois ans les acquisitions des accédants à la propriété à la faveur de la montée en puissance du dispositif Pinel mis en place en 2014, rappelle la FPI. Sur le seul quatrième trimestre, la hausse des ventes a été de 7,8%, avec un total de 39.438 logements réservés, par rapport au dernier trimestre 2014, du fait d'un effet de base défavorable, le rebond des achats de ménages ayant été sensible dès fin 2014.

 

Les ventes en accession reculent

 

Outre la forte présence des particuliers investisseurs, qui ont représenté 53% des transactions, le trimestre a été marqué par un retour des investisseurs institutionnels -+26,3% pour les ventes de logements en bloc-, moins actifs les trimestres précédents.

 

En revanche, les ventes en accession qui atteignent 43.624 unités en 2015, ont reculé de -1,7 % par rapport à 2014, malgré le contexte favorable, souligne la FPI. Et Alexandra François-Cuxac d'ajouter : "Le renforcement du PTZ pour 2016, annoncé en novembre dernier et dont on se félicite, a même eu pour conséquence de freiner les ventes à occupants au dernier trimestre 2015."

 

Des mises en vente limitées

 

Autre constat : les mises en vente restent limitées. En détails, 96.715 logements ont été mis en vente en 2015, soit une hausse de 6,3 % par rapport à 2014. Avant d'ajouter qu'elles restent en retrait et perdent 8 % entre 2015 et 2010, avec 96.715 en 2015 contre 105.584 en 2010.

 

Pour autant, la FPI estime que le marché, qui est encore de près de 10% inférieur à son niveau de 2010, montre encore des signes de fragilité, notamment une offre qui peine à suivre la demande.

 

A noter également que les délais de commercialisation se raccourcissent à 11,7 mois en moyenne à fin 2015 contre 14,5 mois un an plus tôt, signe de tensions entre l'offre et la demande, observent les promoteurs privés.

 


Pour Alexandra François-Cuxac, "l'insuffisance de l'offre est avant tout due à la multiplication des recours contre les permis de construire (Ndlr : 33.000 comptabilisés à l'automne 2015), aux délais croissants pour obtenir des autorisations de construire, avec pour conséquence l'apparition de phénomènes de pénurie qui influent sur les prix."

 

 

C'est pourquoi dans les plus brefs délais, c'est-à-dire d'ici à fin avril 2016, la FPI, demandera à ce que les délais de recours soient encadrés - 4 mois en première instance, 6 mois en appel -, notamment dans le cadre du projet de loi Justice du XXème siècle. Une revendication formulée ce mercredi en rencontrant la nouvelle ministre du Logement Emmanuelle Cosse.

Siéger dans les commissions d'attribution de logements sociaux

Par ailleurs, la FPI s'insurge contre les chartes imposées par un nombre croissant de municipalités, elle en a recensé 14, dont Bordeaux, Nice, La Rochelle, Rennes, Tours ou Toulouse. "Ces chartes se superposent au plan local d'urbanisme (PLU) et imposent par exemple de construire de grands logements qui s'écoulent avec difficulté, ou des prix plafonnés sans contrepartie, indique la présidente de la FPI. Cela ralentit les instructions de permis de construire et peut rendre la réalisation du projet impossible." De plus, dans les plus brefs délais, la FPI aimerait siéger dans les commissions d'attribution de logements sociaux pour "réfléchir ensemble" à leur construction, rappelant qu'elle a produit 25.000 logements sociaux en 2015.

 

Enfin, les promoteurs immobiliers, souhaitent, pour produire des "logements abordables", que ses clients les plus modestes puissent bénéficier de taux de TVA réduits, sous condition de ressources et de prix plafonnés.

 

Autre souhait avant l'été que le Gouvernement se prononcera rapidement sur une prolongation du dispositif Pinel, qui arrive à échéance fin 2016. Sans compter, la prolongation du Censi-Bouvard, notamment pour satisfaire le besoin de produire des résidences étudiantes et des résidences seniors.

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