La hausse des prix dans l'immobilier neuf, constatée depuis trois ans, commence à freiner les ardeurs des Français désireux de devenir propriétaires, au grand dam des promoteurs qui se disent prêts à calmer leurs prix.
Pour Alain Dinin, président de George V, un des premiers groupes de promotion immobilière, le risque de perdre une partie de la clientèle des primo-accédants (personnes qui achètent un logement pour la première fois en opposition à ceux qui achètent après avoir déjà vendu un bien) est réel.
"Il faut modérer la hausse des prix au risque même de tasser nos marges", a-t-il averti mardi lors d'une conférence de presse.
Depuis trois ans, les prix dans l'immobilier neuf ont progressé à pas de géant avec une moyenne de 10% par an. La hausse des coûts de construction liée à celle des matières premières et à la mise en place des 35 heures ainsi que la forte progression des prix des terrains et la restauration des marges des entrepreneurs expliquent cette croissance.
M. Dinin reconnaît que les promoteurs ne se sont pas privés d'augmenter les marges après les fortes pertes qu'ils avaient subies lors de la crise du milieu des années 1990. "Aujourd'hui, nous arrivons à réaliser des marges de 12-15%, alors que la moyenne sur de longues périodes est généralement de 8%", a-t-il indiqué, se déclarant prêt à "tasser ses marges pour éviter une augmentation des prix".
"Il faut récupérer la clientèle de primo-accédants, qui représente 40% de l'activité, et pour cela nous avons choisi en 2002 la croissance zéro pour les prix", affirme-t-on chez George V.
Sans être aussi catégorique, d'autres promoteurs tiennent à peu près le même langage, soulignant avec regret le repli de la clientèle des jeunes propriétaires qui ne peut plus suivre la hausse des prix.
Le problème est équivalent dans l'immobilier ancien, avec un rythme de hausse quasi-identique à celui observé dans le neuf, a indiqué récemment le président de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM), Philippe Audras. "Une pause dans la hausse des prix serait salutaire car le niveau psychologique au-delà duquel les clients refusent de payer est en train d'être atteint", a-t-il remarqué.
La bulle spéculative des années 1990 puis l'effondrement du marché restent présents dans les esprits, a-t-il noté pour expliquer le refus de certains acquéreurs de dépasser un certain niveau de prix.
Chez Kaufman et Broad, autre grand promoteur, on constate depuis quelque mois "une dégradation de la situation financière de certains acquéreurs, notamment les jeunes".
"Même si les taux d'intérêt restent attractifs et sont toujours un élément moteur du marché immobilier, la hausse des prix freine les appétits d'achat", constate ce promoteur, qui prévoit une quasi-stabilisation des prix en 2002 ou une augmentation calquée sur l'inflation.
La frilosité des candidats à la propriété est illustrée par la baisse du nombre de prêt à taux zéro distribués en 2001: moins de 100.000 prêts ont été accordés contre 111.000 en 2000 et 127.000 en 1999, indique Michel Mouillard, un spécialiste du secteur.
M. Dinin s'étonne "du paradoxe qui existe entre le désir du gouvernement de loger les jeunes et les ménages modestes en centre-ville pour éviter un surpeuplement en périphérie et ces mêmes pouvoirs publics qui organisent une rareté des terrains dans les villes, provoquant une forte hausse du foncier".
"Il faut modérer la hausse des prix au risque même de tasser nos marges", a-t-il averti mardi lors d'une conférence de presse.
Depuis trois ans, les prix dans l'immobilier neuf ont progressé à pas de géant avec une moyenne de 10% par an. La hausse des coûts de construction liée à celle des matières premières et à la mise en place des 35 heures ainsi que la forte progression des prix des terrains et la restauration des marges des entrepreneurs expliquent cette croissance.
M. Dinin reconnaît que les promoteurs ne se sont pas privés d'augmenter les marges après les fortes pertes qu'ils avaient subies lors de la crise du milieu des années 1990. "Aujourd'hui, nous arrivons à réaliser des marges de 12-15%, alors que la moyenne sur de longues périodes est généralement de 8%", a-t-il indiqué, se déclarant prêt à "tasser ses marges pour éviter une augmentation des prix".
"Il faut récupérer la clientèle de primo-accédants, qui représente 40% de l'activité, et pour cela nous avons choisi en 2002 la croissance zéro pour les prix", affirme-t-on chez George V.
Sans être aussi catégorique, d'autres promoteurs tiennent à peu près le même langage, soulignant avec regret le repli de la clientèle des jeunes propriétaires qui ne peut plus suivre la hausse des prix.
Le problème est équivalent dans l'immobilier ancien, avec un rythme de hausse quasi-identique à celui observé dans le neuf, a indiqué récemment le président de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM), Philippe Audras. "Une pause dans la hausse des prix serait salutaire car le niveau psychologique au-delà duquel les clients refusent de payer est en train d'être atteint", a-t-il remarqué.
La bulle spéculative des années 1990 puis l'effondrement du marché restent présents dans les esprits, a-t-il noté pour expliquer le refus de certains acquéreurs de dépasser un certain niveau de prix.
Chez Kaufman et Broad, autre grand promoteur, on constate depuis quelque mois "une dégradation de la situation financière de certains acquéreurs, notamment les jeunes".
"Même si les taux d'intérêt restent attractifs et sont toujours un élément moteur du marché immobilier, la hausse des prix freine les appétits d'achat", constate ce promoteur, qui prévoit une quasi-stabilisation des prix en 2002 ou une augmentation calquée sur l'inflation.
La frilosité des candidats à la propriété est illustrée par la baisse du nombre de prêt à taux zéro distribués en 2001: moins de 100.000 prêts ont été accordés contre 111.000 en 2000 et 127.000 en 1999, indique Michel Mouillard, un spécialiste du secteur.
M. Dinin s'étonne "du paradoxe qui existe entre le désir du gouvernement de loger les jeunes et les ménages modestes en centre-ville pour éviter un surpeuplement en périphérie et ces mêmes pouvoirs publics qui organisent une rareté des terrains dans les villes, provoquant une forte hausse du foncier".