RENOVATION. La version 2019 de la certification proposée par l'association Promotelec va plus loin dans la valorisation de l'impact carbone des bâtiments après travaux.

Promotelec fait évoluer son label Rénovation responsable. A l'occasion des Assises du logement organisées ce lundi 24 juin par Batiactu groupe, l'association, qui réunit les acteurs de la filière électrique, du bâtiment et des associations de consommateurs, a présenté la version 2019 de sa certification, version qui entrera en vigueur le 15 juillet.

 

Lancé en 2017, le label Rénovation responsable de Promotelec, destiné aux maisons individuelles et aux bâtiments collectifs et d'habitation, certifie notamment la consommation énergétique conventionnelle des bâtiments après travaux et leurs émissions de gaz à effet de serre en phase d'exploitation, après travaux. Il s'agit du premier label intégrant l'impact carbone du bâtiment en exploitation. "Depuis le Grenelle de l'environnement il y a une dizaine d'années, on a surtout joué sur les économies d'énergie mais nous allons désormais à grand pas vers la prise en compte du carbone", a salué Philippe Pelletier, président du Plan bâtiment durable lancé par les pouvoirs publics il y a dix ans.

 

Deux niveaux de performance supplémentaires

 

La mouture 2019 du label Rénovation Responsable, basée sur les retours d'expérience recueillis par Promotelec, intègre deux niveaux de performance supplémentaires, à savoir HPE Rénovation équivalent, pour les bâtiments antérieurs à 1948, nombreux en Île-de-France, et Carbone responsable pour valoriser une démarche carbone compatible avec l'objectif d'une neutralité carbone d'ici à 2050 définie par la Stratégie nationale bas carbone.

 

 

La version 2019 du label Rénovation responsable comprend également de nouvelles options, de territorialisation, d'habitat adapté à chacun, respectueux de l'environnement et carbone responsable. "On parle beaucoup de rénovation énergétique mais il est urgent de parler de carbone en matière de rénovation", estime Dominique Cottineau, directeur en charge des territoires pour Promotelec. En effet, sur un an, les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre totales des bâtiments sont liés à la rénovation, selon des chiffres cités par Jean-Christophe Visier, directeur de la prospective au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). La nouvelle version du label Rénovation responsable de Promotelec "donnera (ainsi) une valeur verte aux maîtres d'ouvrage et aux financeurs", souligne Dominique Cottineau.

 

Si la perspective de voir la valeur de leurs biens augmenter proportionnellement à la baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre devrait inciter les propriétaires à engager des rénovations, les aspects de confort et de qualité d'usage peuvent constituer d'autres sources de motivation. D'où l'inclusion, dans la version 2019 du label Rénovation responsable, de l'option "habitat adapté à chacun", qui tient notamment compte de l'adéquation des logements avec le vieillissement de la population. Un enjeu de taille, dans la mesure où, sur les 7 millions d'habitants supplémentaires que la France comptera en 2040 (par rapport à 2016), pas moins de 6 millions seront âgés de plus de 65 ans, d'après l'Insee.

 

Prochaine étape, la création d'un label englobant rénovation et construction ? "Il le faudrait", a estimé Philippe Pelletier, en réponse à la question d'un architecte qui s'interrogeait sur la portée du label Rénovation responsable dans le cadre d'une opération de rénovation incluant une extension.

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