Le plus ancien hôpital de Paris dont certains craignaient sa disparition, devrait accueillir d'ici à la fin 2016, un « hôpital universitaire de santé publique », le siège de l'Assistante publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et un musée. Ce projet estimé à 150 M€ fait ainsi perdre à ce berceau historique sa fonction hospitalière transférée à Cochin. Décryptage.
Construit en 651, l'Hôtel-Dieu, berceau historique de la médecine hospitalière, ne devrait pas disparaître, a affirmé mardi 11 septembre, Mireille Faugère, directrice générale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), lors d'une présentation du projet baptisé « L'Hôtel-Dieu pour demain.» Ainsi, la direction de l'AP-HP a profité de ce moment pour faire taire les rumeurs de fermeture de ce site parisien emblématique doté de 55.000 m², et elle a détaillé quelques contours généraux d'un projet de modernisation. «Ces sont les premières lignes majeures du projet », nous confie une porte-parole de l'AP-HP, les architectes ne sont pas encore désignés.»
Trois projets en un
Devant la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, qui rassemble la communauté médicale et donne un avis consultatif sur le dossier, Mireille Faugère a annoncé la combinaison de projets ambitieux, comme la transformation de l'Hôtel-Dieu en un hôpital universitaire de santé publique, et le déménagement du siège de l'AP-HP et de ses 800 agents.
L'Hôtel-Dieu devrait donc se recomposer, d'ici à 2016, en un concept d'activités diverses. « Avec une grande nouveauté : la création d'un 'grand centre de consultations' facturées au tarif conventionné, ouvert de 8 heures à 23 heures, précise l'AP-HP dans un communiqué. Il sera doté d'un laboratoire d'analyses et d'un plateau technique d'imagerie, pour y faire des radios, scanners, IRM et autres. »
L'Hôtel-Dieu accueillera aussi un centre de santé réservé aux étudiants, calibré pour 35.000 consultations par an. Autour de ce pôle graviteront une série de structures de « santé publique ». Au final, l'AP-HP y mènera, avec l'université de la Sorbonne, des activités de recherche, de prévention ou d'étude des épidémies. Trois écoles d'infirmières et de chirurgie y donneront aussi leurs cours.
Par ailleurs, un tiers de la surface de l'hôpital sera transformé en bureaux : les 800 administratifs du siège de l'Assistance publique, situé avenue Victoria, (4ème arrondissement de Paris), devraient y déménager dans quatre ans. Enfin, plusieurs centaines de mètres carrés seront consacrées au musée de l'Assistance publique ainsi qu'à un bureau « d'information » à destination du grand public et des associations d'usagers.
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-Septembre 2012:début de la concertation interne et externe afin de préciser les contours du projet
-Fin 2012:finalisation du projet et mise en place de l'équipe projet
-1er trimestre à fin 2014:première étape des travaux pour les activités de soins
-Mi 2015 à fin 2016:deuxième phase de travaux