Martin Bouygues est revenu sur l'affaire du Pentagone à la française, dans les colonnes des Echos, affirmant que son groupe était victime « d'insinuations mensongères et fausses ». Il compte même porter plainte contre le Canard Enchaîné qui avait révélé l'affaire la semaine dernière. Mais son explication a entraîné d'autres réactions. Détails.

Une semaine après les révélations du journal satirique, Martin Bouygues, président du groupe de BTP, télécoms et média, sort de son silence dans les pages du quotidien économique Les Echos. Il s'explique notamment sur l'affaire du « Pentagone ».

 

« Je suis en colère et j'ai décidé de porter plainte », a-t-il d'emblée affirmé, ajoutant que le groupe allait assigner Le Canard Enchaîné en diffamation « dans les tout prochains jours ». Il a insisté sur « le préjudice considérable et mondial » pour le groupe et parlé de « dégâts énormes en termes d'image ». Mais surtout, il a déclaré : « Nos avocats ont demandé au procureur si Bouygues était impliqué, la réponse est non. Nous avons mené une enquête interne qui n'a rien donné non plus. Il n'y a rien dans ce dossier qui concerne notre groupe ».

 

Réactions
Mais, jeudi, le parquet a démenti avoir informé Bouygues du contenu du dossier de l'enquête ouverte pour corruption sur les conditions d'attribution du chantier de Balard, a précisé l'AFP. Cependant, il a concédé avoir eu connaissance d'un échange téléphonique entre le procureur de Paris, François Molins, et un avocat de Bouygues. « (…) Mais en aucune façon il lui a dit que le dossier était vide », rétorque une responsable du parquet à l'AFP. « Entre ne pas révéler des éléments et interpréter que cette non révélation signifie que le dossier est vide, il y a un raccourci qui n'est pas la réalité », a-t-elle ajouté.

 

Et dans le même temps, lors de son point presse hebdomadaire, le ministère de la Défense a affirmé la « régularité » de l'attribution du contrat mis en cause. Il a également souligné que celle-ci avait été conduite en « toute transparence ». Toutefois, si les insinuations du Canard étaient avérées, le ministère a précisé qu'il « se constituerait partie civile ».

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