Les positions de Jacques Cheminade sur les énergies sont très arrêtées et à contre-courant des tendances actuelles. Sur les énergies renouvelables, il préconise un moratoire sur les subventions de celles produisant de l'électricité, ainsi qu'une évaluation de la conversion d'énergie solaire/mécanique/électrique, la seule solution, selon lui, qui permettrait de pallier l'intermittence du gisement. Le candidat souhaite mettre fin à la dérégulation des marchés de l'électricité "un choix désastreux qui pousse EDF vers la faillite". L'énergie de l'atome occupe un place importante dans le mix proposé par le dirigeant de Solidarité & Progrès : "Le nucléaire n'est pas un mal nécessaire mais un bien indispensable". Sur le parc de centrales existantes, il souhaite que l'Etat reste le gérant suprême du domaine, et qu'il mette fin à la sous-traitance en cascade, responsable selon le candidat des anomalies constatées dans les cuves de réacteurs, imputables aux Forges du Creusot, rachetées en 2006 par Areva. La durée de vie des centrales françaises sera donc prolongée, "aucune raison sérieuse" n'existant pour s'y opposer. Une décision qui s'appliquera également à la centrale de Fessenheim, dont la fermeture sera annulée.
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Le candidat, très au fait des dernières technologies, entend réorienter la transition énergétique "vers des énergies plus denses". Au-delà de l'EPR - que Jacques Cheminade considère comme peu ambitieux - il souhaite que le projet d'EDF à Hinkley-Point serve de prototype à un réacteur d'un nouveau modèle qu'il serait possible de répliquer ensuite en France pour renouveler le parc vieillissant. Mais, loin d'en rester là, il prévoit d'accélérer les recherches sur d'autres technologies dites de génération 4 : "Je pense en particulier au réacteur à sels fondus au thorium", déclare-t-il. Outre ces réacteurs particuliers, au combustible liquide plutôt que solide, il promeut tout un bouquet de solutions exotiques : réacteurs à haute température et à lit de boulets, réacteurs à neutrons rapides (comme feu Superphénix), fusion thermonucléaire à confinement inertiel par laser, fusion proton-bore… Un ensemble permettant à la France de développer une "économie isotopique" de production d'éléments atomiques rares, utiles dans la médecine ou l'étude des matériaux. Les déchets de certains réacteurs deviendront ainsi le carburant d'autres, entraînant une remise en cause profonde du projet d'enfouissement définitif de Bure. Il cite également l'exemple de la Chine qui s'intéresserait à l'hélium-3 lunaire, un élément atomique abondant sur notre satellite mais absent de la surface terrestre, qui constituerait un combustible idéal pour la fusion.