TRANSITION. Au lendemain de la présentation du Pacte vert pour l'Europe par la présidente de la Commission européenne, le Syndicat des énergies renouvelables salue les nouveaux objectifs autant que les moyens d'action proposés, et exhorte la France à ne pas "prendre de retard".

La Commission européenne a dévoilé, le 14 juillet, son paquet climat, un ensemble de propositions visant à adapter les politiques de l'Union en matière de climat, d'énergie ou encore de fiscalité de sorte à permettre aux Etats membres d'accélérer en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

 

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) salue, dans le volet énergétique, une "ambition renforcée à la hauteur de l'urgence climatique", et souligne la nécessité pour la France de "mettre en œuvre à la fois les mesures permettant une accélération du développement des énergies renouvelables conforme à cette ambition et l'accompagnement social de la transition énergétique".

 

40% d'EnR en 2030

 

La Commission propose de porter à 40% (au lieu de 32%) l'objectif contraignant d'énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie de l'Union en 2030. Les propositions encouragent l'utilisation de carburants renouvelables, tels que l'hydrogène, dans les secteurs de l'industrie et les transports, en fixant des objectifs supplémentaires. Le relèvement de cet objectif est jugé "très positif" et devra être "nécessairement pris en compte lors des travaux qui seront menés pour l'élaboration de la prochaine Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE)", fait savoir SER dans un communiqué.

 

"La Commission propose un cadre juridique complet et structurant visant à renforcer la nécessaire transformation en profondeur de notre société et notre économie en faveur du climat. Il est indispensable que le processus législatif aille à son terme et que ces propositions législatives soient adoptées pour ensuite être mises en œuvre concrètement le plus largement possible."
- Jean-Louis Bal, président du SER

 

Néanmoins, comme tout objectif, il devra pouvoir être suivi d'effet, et à cet égard, la France est "déjà en retard sur l'atteinte de ses objectifs actuels". L'ambition réhaussée affichée par la Commission "rend d'autant plus nécessaire la levée des barrières liées au développement des énergies renouvelables" en France, selon le syndicat.

 

Système d'échange et ajustement carbone aux frontières : des leviers "indispensables"

 

Dans le secteur de la mobilité, la Commission propose une combinaison de mesures pour faciliter le développement du véhicule vert à l'avenir en imposant en particulier une réduction des émissions moyennes des voitures neuves de 55% à partir de 2030 et de 100% à partir de 2035 par rapport aux niveaux de 2021. Ce faisant, l'usage du véhicule électrique et le déploiement de carburants alternatifs vont se développer, nécessitant une production encore accrue d'énergies renouvelables pour faire face à ces transformations d'usages.

 

 

 

Enfin, le nouveau mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et le système d'échange modernisé de quotas d'émission proposé par la Commission satisfont les professionnels des énergies renouvelables. La volonté de valoriser encore plus la tonne de CO2 via différents mécanismes (fiscalité, ajustement carbone aux frontières) de manière à influer sur le prix du carbone, est "un levier indispensable pour le développement de toutes les énergies renouvelables (électriques, thermiques, transports) et ainsi les rendre encore plus compétitives qu'elles ne le sont déjà aujourd'hui".

 

"La mise en œuvre de ce plan devra être conditionnée en particulier à la prise en compte des conséquences sociales qu'auront les mesures qui en résultera. Le succès de la transition énergétique est à ce prix. Il appartiendra aux autorités nationales de veiller à ce que ce dossier soit une priorité de la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022."
- Jean-Louis Bal

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