L'année 2010 aura été celle de la reprise pour la production d'équipements de construction et de manutention, selon les chiffres du Cisma. Si les professionnels tablent sur une croissance à deux chiffres pour 2011, le contexte mondial incertain sur plusieurs plans pourrait cependant venir perturber ces prévisions.
Après avoir observé en 2009 un recul sans précédent (-43%), le syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention (Cisma) a engrangé en 2010 quelque 5,39 milliards d'euros, soit une progression de 13%. Un chiffre porté par l'exportation, qui représente 72% de la production écoulée. Le taux de production destinée à l'exportation a d'ailleurs enregistré au cours de l'année une hausse de 14%, en atteignant 3,87 milliards d'euros. Sur le marché intérieur français, la hausse est de 9% avec 1,52 milliard d'euros.
«En début d'année, la production est essentiellement repartie grâce à la reconstitution des stocks par les entreprises. Puis les carnets de commandes se sont progressivement regarnis tout au long de l'année 2010», indique le Cisma. Il existe cependant un réel décalage entre les «matériels catalogue» et les «matériels produits», ces derniers ayant connu un redémarrage plus lent puisqu'ils sont liés à l'investissement en biens d'équipements industriels. Si les secteurs du BTP et de la manutention progressent au même niveau, avec des hausses respectives de 20 et 21%, la métallurgie poursuit sa chute entamée en 2009, avec une baisse de 22% en 2010.
Incertitudes autour des composants japonais
Globalement, les professionnels tablent sur une «poursuite de la croissance autour de 15%» pour 2011. Et ce malgré les inquiétudes suscitées par le prix des matières premières, le taux de change euro-dollar et la situation géopolitique au Moyen-Orient et au Maghreb.
Par ailleurs, les conséquences du tremblement de terre survenu à Fukushima au Japon pourraient bientôt se faire ressentir sur la filière française de production des équipements. En effet, de nombreuses usines ont été endommagées ou peinent à acheminer leurs produits suite aux difficultés logistiques engendrées par la catastrophe. «Les composants électroniques en provenance du Japon qui entrent dans la composition de nos équipements ne sont pas très importants en volume mais sont critiques, car l'absence d'un ou deux composants peut bloquer la production et il n'y a pas d'alternative», indique Pierre Marol, président du Cisma. Selon lui, «aucune ligne de production n'a été pour le moment arrêtée même si l'impact pour l'approvisionnement en composants électroniques commence à se faire sentir», notamment pour les moteurs de chariots des groupes japonais installés en France. Difficile de prédire les mois à venir : «Cela dépendra de la vitesse à laquelle l'industrie japonaise reprendra à pleine capacité sa production», estime Pierre Marol.