ENVIRONNEMENT. La deuxième édition du prix Palpite, organisé par la ministre chargée de la ruralité, met à l'honneur cinq projets qui œuvrent pour l'adaptation des territoires aux enjeux contemporains. Désindustrialisation ou submersion littorale ont notamment été au centre des projets récompensés.
La deuxième édition du Prix Palpite, opéré par le GIP Europe des projets architecturaux et urbains et organisé par la ministre chargée de la ruralité Françoise Gatel, a récompensé cinq lauréats, sur 123 candidatures reçues.
Ces prix valorisent des travaux d'étudiants portant sur l'adaptation de territoires ruraux et de petites villes aux enjeux d'aujourd'hui et de demain. "La désindustrialisation, la submersion littorale ou le renouvellement des pratiques agricoles sont au cœur des préoccupations des lauréats, dont les projets interrogent avec acuité nos manières de vivre et d'habiter", résume la ministre.
Des solutions innovantes face au risque de submersion
Le Grand Prix du jury, le mieux doté, a été décerné à Maïwenn Even et à Ludivine Duboc, étudiantes à l'Ensa Paris-Val de Seine, pour leur projet 2100, Habiter le trait de côte. Elles y imaginent comment les habitants de la commune de Cherrueix, située au sein du marais de Dol, dans la baie du Mont-Saint-Michel, pourraient faire face au recul inéluctable du trait de côte. "D'ici 2050, près de 173 habitations du village seront exposées au risque de submersion, selon les données du PPRSM (Plan de prévention des risques de submersion marine) et du Giec", détaillent les autrices.
Plutôt que d'adapter l'habitat à la montée des eaux, les étudiantes proposent plutôt "d'accompagner les habitants dans la déconstruction et la reconstruction" et de déplacer les habitations à l'intérieur des terres, au sein d'une zone d'activité en périphérie de Dol-de-Bretagne, qui devrait être "le nouveau trait de côte à l'horizon 2100", expliquent-elles. Afin que ce "déracinement" se fasse en douceur, les deux autrices invitent à reconstruire en "s'inspirant des qualités architecturales des maisons traditionnelles" et de "construire des cabanes sur pilotis à l'emplacement des anciennes maisons", ce qui permettrait aux habitants "de conserver un lien avec leur village et d'y séjourner quand les conditions climatiques le permettent", proposent-elles.
Reconversion d'une tannerie, accès à la nature, tiers-lieux et urbanisation des campagnes
Les quatre autres lauréats se sont quant à eux penchés sur la reconversion d'une ancienne tannerie, devenue une filature industrielle au XVIIIe siècle puis une friche (Prix du public), sur la recréation de lien social et l'accès à la nature dans un village pyrénéens (Prix spécial paysage), sur l'urbanisation des campagnes (Prix spécial nouvelle approche) et sur un tiers-lieu dans la Savoie (Prix spécial expérimentation).