"Notre projet concerne la construction d'une première cité dans l'Espace, une sorte 'd'île spatiale' au sens où l'entendait l'ingénieur et chercheur américain Richard O'Neill. Parce qu'elle n'est pas très proche de la Terre, nous l'appelons 'Apogeios', mot grec qui signifie 'loin de la Terre'. Toutefois, elle n'en est pas trop éloignée pour ne pas couper prématurément le cordon ombilical", expliquent les concepteurs, Olivier Boisard et Pierre Marx.

 

Apogeios peut accueillir dix mille habitants dans un premier temps et, si nécessaire, augmenter cette capacité par la suite. Pour ambitieux qu'il puisse paraître, ce projet est réalisable sur une base internationale et à l'échelle d'une ou deux générations.
La construction, bien que fille de la technologie spatiale actuelle, doit, pour des raisons économiques évidentes, exploiter les ressources extraterrestres tant pour les matériaux que pour l'énergie et la production agricole. C'est pourquoi, il faudra d'abord "industrialiser" l'Espace pour y produire à des coûts similaires à ceux de l'industrie terrestre, soit 3 à 4 ordres de grandeur en dessous de ceux des matériels spatiaux actuels. C'est là le véritable challenge technico-économique du projet.
L'autre challenge est humain: notre projet ne se réduit pas à un réaliser un hôtelclub ou un paquebot de croisière qui sous-entendraient des séjours courts dont le coût serait d'ailleurs insupportable. Nous voulons, au contraire, que les premiers occupants aient envie de rester et de s'approprier ce nouveau lieu. Notre projet est de leur offrir, autant que possible, un cadre de vie agréable, un espace socioculturel
inédit et la liberté d'adapter et de développer leur habitat comme ils l'entendront. Mais cela suppose l'acceptation par ces pionniers d'un « nouveau paradigme » dans lequel la Terre n'occupe plus la place centrale - paradigme qui reste à inventer, et qui dépasse le cadre de la présente réflexion dont l'objet ne concerne que le cadre de vie, et non le mode de vie."

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