Prix Aga Khan d'Architecture 2010 : 5 lauréats récompensés (diaporama)

"L'« École-pont » relie entre elles les deux parties du petit village de Xiashi, situées de part et d'autre d'un ruisseau qui s'écoule une dizaine de mètres plus bas que le niveau du village. La structure est formée par deux poutres d'acier qui enjambent la rivière, entre lesquelles les locaux de l'école ont été aménagés. Suspendue à la structure, une passerelle piétonnière destinée aux habitants du village passe sous l'école. De petite taille et présentant une architecture résolument moderne, se détachant complètement du style traditionnel des bâtiments de la région, l'école est pourtant devenue le centre physique et spirituel de ce qui était un village sur le déclin. De par sa situation, l'École-pont s'adresse directement à son entourage, rassemblant le village et offrant un espace central et social. Le mandat a été développé avec le directeur de l'école et le chef du village pour répondre aux besoins de la communauté au-delà de l'idée d'une simple école primaire. Une bibliothèque publique sépare les deux salles de classe. L'extrémité de chaque salle de classe, soit les deux côtés de l'école, peuvent être ouvertes, formant une scène ouverte de chaque côté du bâtiment, intégrée aux espaces publics extérieurs. La scène à l'extrémité nord peut abriter des représentations avec le tulou pour toile de fond. Au final, le projet est parvenu à revigorer l'ensemble de la communauté, scellant la viabilité sociale à travers l'intervention de l'architecture."

Escalier qui mène vers le pont.

L'école au-dessus de la rivière

Intérieur d'une classe.

"L'usine Ipekyol, dont l'architecture a été réalisée sur mesure pour un fabricant de textiles haut de gamme, est un exemple de collaboration réussie. Ensemble, le client et son architecte ont développé une stratégie spatiale qui intègre les buts de production et le bien-être des employés. Les objectifs-clé de la conception se
concentrent sur un volume unique en forme de U qui occupe l'intégralité du site au mieux et utilise des matériaux locaux, et
sur une faible consommation d'énergie et de meilleures performances thermiques.

"Datant du Xe siècle, la cité palatine de Madinat al-Zahra est largement considérée comme l'un des sites archéologiques principaux du début de l'Islam et comme le plus étendu d'Europe occidentale. Sur place, les fouilles continuent. Le musée a quant à lui été conçu
comme un espace d'interprétation du site et comme lieu d'exposition pour présenter les découvertes. Il fait en même temps office de centre de formation et de recherche et abrite le quartier général de l'équipe archéologique.
Doté d'une architecture raffinée et subtile signée Nieto Sobejano, le complexe du musée se fond parfaitement dans le cadre du site et de la campagne environnante: une succession de rectangles composés de murs, de patios et de lignées d'arbres qui, considérée dans son ensemble, s'apparente plus à un paysage qu'à un bâtiment. Comme point de départ, les architectes sont partis des plans au sol de trois bâtiments mis au jour, comme si le musée avait attendu d'être découvert. Le visiteur est guidé à travers une suite d'espaces couverts et de vides: les principales fonctions publiques sont organisées en cloître autour d'un large patio, une forme que l'on trouve sur le site archéologique et dans la vieille ville de Cordoue. Deux autres cours sont consacrées au centre de recherche et à l'espace d'exposition extérieur. Une sélection de matériaux restreinte et des détails simples associés à des murs en béton coulé ainsi qu'à un intérieur aux murs habillés de teck et à une cour pavée rappellent les murs de soutènement grossiers et les structures provisoires visibles sur les sites archéologiques

"Le patrimoine architectural des villes d'Afrique du Nord de la fin du XIXe et du début du XXe siècle incarne l'importance des échanges culturels entre le sud et le nord de la Méditerranée. Ce patrimoine
repose généralement non loin des anciennes médinas, souvent négligé dans l'élan de revitalisation des centres-villes historiques de la région. La Ville Nouvelle de Tunis a été construite alors que la Tunisie était un protectorat français. Elle reflète le passage du schéma urbain des anciennes médinas à un plan quadrillé qui a modifié le caractère de la ville. Le plan de revitalisation urbaine,
élaboré et mené par l'Association de Sauvegarde de la Médina de Tunis (ASM), a restructuré les espaces publics autour de l'avenue Bourguiba et de l'avenue de France pour en faire une zone principalement piétonne. Il a également dressé une liste et restauré les monuments clés, à l'instar du Théâtre municipal, du Marché central, de l'ancien Tribunal administratif et du Cinéma Palace, qui sont désormais à nouveau utilisés.

"Située au milieu du plateau de Najd, dans le royaume d'Arabie Saoudite, Wadi Hanifa (ou vallée de Hanifa) est la plus longue et
la plus importante vallée dans les environs de Riyad. Elle constitue un véritable système naturel de drainage d'eau pour cette région de plus de 4000 kilomètres carrés, un phénomène géographique unique dans cette zone aride. Il y a peu, de nombreux secteurs de la vallée étaient encore exploités de façon agressive, avec un impact destructeur sur l'environnement.
Dans un effort visant à rétablir l'équilibre entre les ressources du wadi et la population vivant aux alentours, l'Autorité pour le
Développement de Riyad a mis en oeuvre une stratégie de développement d'ensemble, soit un programme de travaux de restauration et de développement pour transformer Wadi Hanifa en
ressources environnementales, récréatives et touristiques. Jusqu'à présent, les projets de travaux concernaient l'introduction d'aménagements paysagers, la conservation de l'environnement naturel, le développement de zones de loisirs pour les habitants de Riyad, la mise en valeur des terres agricoles de la vallée ainsi que la création d'une installation de traitement des eaux usées respectueuse de l'environnement, cette dernière permettant d'accroître les ressources en eau pour les habitants des zones rurales et urbaines de la région."