Le ministre des Transports Dominique Perben a confirmé vendredi soir le lancement du deuxième tour de l’opération de privatisation des sociétés d’autoroutes. De même, il a rappelé dimanche que l’objectif du gouvernement était toujours de finaliser l’opération «avant la fin de l’année».

Invité dimanche du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro», Dominique Perben a précisé que le deuxième tour de l’opération lancé vendredi, prévoit, pour les candidats ayant déposé des offres majoritaires, une remise des offres fermes le 7 novembre prochain. «L'objectif est la réalisation de l'opération avant la fin de l'année 2005», a ajouté M. Perben.

Les ministères de l'Economie et des Transports ont indiqué vendredi soir dans un communiqué que sont autorisés à déposer une offre ferme «chacun des candidats ayant déposé une offre indicative (...) en vue de l'acquisition de la totalité de la participation visée par son offre».
Les offres indicatives minoritaires ne sont donc pas autorisées à participer au second tour. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) française, par exemple, candidate au rachat d'APRR en consortium avec l'italien Autostrade, avait aussi déposé une candidature seule pour une tranche de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef).

De nombreux candidats étrangers
Dix-huit investisseurs (notamment les français Eiffage et Vinci, l'espagnol Abertis et l'italien Autostrade) ont répondu à l’appel d’offres. Interrogé pour savoir si le fait qu'il y ait de nombreux groupes étrangers parmi les candidats, M. Perben a déclaré au «Grand Jury» que le fait qu'il y ait dans le futur des «capitaux européens» dans les sociétés d'autoroutes françaises «ne pose pas de problèmes considérables».

10 à 14 Mds d'€ pour l'Etat
A la question de savoir si les prix proposés par les candidats étaient en-deçà des attentes du gouvernement, il a répondu : «absolument pas». Le ministre a souligné qu'il y avait «beaucoup d'offres», «beaucoup de gens très motivés», en estimant qu'il s'agissait d'une «concurrence positive pour que ce soit au bénéfice de l'Etat». En effet, l'Etat espère tirer de la privatisation des trois sociétés entre 10 et 14 milliards d'euros.

La privatisation en débat
Parallèlement au processus de privatisation qui suit son cours, le Parlement doit débattre ce mardi ainsi que mercredi sur le sujet, qui a suscité une polémique déclenchée cet été par le président de l'UDF François Bayrou. Ce dernier avait alors dénoncé «une privatisation en catimini» en plein coeur de l'été et menacé d'un recours devant le Conseil d'Etat.

Les ministres de l'Economie Thierry Breton et des Transports Dominique Perben défendront au nom du gouvernement devant le Parlement la privatisation des autoroutes et participeront au débat sur le développement des infrastructures.

Annoncée le 8 juin par le Premier ministre Dominique de Villepin, la privatisation des trois sociétés -Autoroutes du sud de la France (ASF), Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef) et Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR)- a été lancée un mois et demi plus tard par un appel à candidatures avec une remise des offres fin août. Au vu du nombre de candidatures reçues, les ministres de l'Economie et des Transports avaient alors décidé «de lancer une nouvelle étape du processus».

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