PRÉVENTION. Particulièrement présents dans le BTP, les salariés intérimaires y font face à un nombre important d'accidents du travail. L'Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) et l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) se sont emparés du sujet et proposent des recommandations pour limiter ces risques.
Après le syndicat national des Entreprises générales de France (EGF) et le spécialiste de l'intérim Adecco, c'est au tour de l'Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) et de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) de s'engager pour prévenir les risques des intérimaires du BTP.
Les deux structures ont en effet publié début novembre 2024 une étude-action sur les salariés intérimaires de la construction, qui a donné lieu à une série de recommandations concrètes pour améliorer les conditions de travail et de santé de ces derniers.
Des solutions opérationnelles d'ores et déjà applicables
L'étude réalisée par l'OPPBTP et l'Anact a permis de faire émerger trois axes principaux de travail, nécessaires à prendre en compte afin de mieux prévenir les risques : la relation entre les entreprises et les agences d'emploi, les conditions de travail et enfin l'accueil et l'intégration du salarié intérimaire.
Onze pistes de solutions opérationnelles ont ainsi été établies, en collaboration avec les acteurs du terrain, pour améliorer ces trois axes. Parmi elles, l'OPPBTP et l'Anact proposent notamment de créer un référentiel de compétences commun, former les personnels des agences d'emploi, agir sur la barrière de la langue, améliorer la connaissance des risques, ou encore mettre en place des accords-cadres avec un nombre restreint d'agences.
Les intérimaires du BTP, victimes d'une sur-sinistralité
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Au 2ème trimestre 2024, le BTP représentait 17,4% des salariés intérimaires, tous secteurs confondus. Il s'agit du secteur faisant le plus appel à ces employés. Or, ces derniers y sont particulièrement soumis à des risques d'accident. En effet, selon l'OPPBTP, les intérimaires travaillant dans le BTP "sont victimes de 4,3 fois plus d'accidents graves et de 7,1 fois plus d'accidents mortels que les autres salariés, tous secteurs confondus".
"Cette étude-action représente une nouvelle étape importante, permettant de généraliser des solutions testées à l'ensemble des branches du BTP, afin de construire une véritable culture prévention", a ainsi commenté Paul Duphil, secrétaire général de l'OPPBTP.