Les taux d'intérêt proposés en zone euro pour l'achat de logements privés continuent de baisser, selon des chiffres publiés mercredi par la Banque centrale européenne (BCE). Un niveau bas qui rend le coût du crédit faible, imposant ainsi aux banques de prendre plus de risques.
Les taux pour les prêts immobiliers d'une durée initiale de 5 à 10 ans ont ainsi reculé pour atteindre 4,39% en moyenne en février dernier, contre 4,43% le mois précédent, 4,49% en décembre et une moyenne de 4,74% au cours du deuxième semestre 2004.
Dans le détail, les taux d'une maturité allant jusqu'à un an sont passés à 4,62% en février contre 4,66% en janvier et 4,72% en décembre. Ceux d'une maturité de 1 à 5 ans sont restés inchangés en février à 4,45% et ceux d'une maturité supérieure à 5 ans ont baissé en moyenne à 4,76% contre 4,79% en janvier et 4,83% en décembre. Ces statistiques sont de nature à conforter les craintes de la BCE sur le développement de bulles immobilières dans plusieurs pays de la zone euro, source de tensions inflationnistes et de risque d'éclatement lorsque les taux commenceront à remonter. Dans son dernier rapport mensuel de conjoncture, l'institut jugeait ainsi que «le niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt» dans la zone euro est l'une des principales causes de «la forte dynamique des prix de l'immobilier dans plusieurs régions» de la zone.
Dans le même temps, contrairement à ce qui se passe en Grande-Bretagne par exemple, la BCE ne peut pour le moment se permettre de durcir sa politique monétaire afin de faire retomber la fièvre immobilière. Une hausse de ses taux directeurs risquerait d'affaiblir une croissance économique déjà très faible, dans un contexte de pétrole toujours plus cher. En effet, depuis juin 2003, la BCE n'a pas modifié le taux d'intérêt de référence de la zone euro, fixé à 2 %. Mais en gardant un taux bas, la BCE rend aussi le coût du crédit faible.
Prise de risque accrue pour l'industrie du crédit immobilier
En France, les banques de crédit immobilier «ne pourront bientôt plus faire l'économie de certaines prises de risques», estime le cabinet Mercer dans une étude parue mardi. Dans ce contexte de taux «exceptionnellement bas», alors que la croissance de leurs revenus se tasse, les banques sont forcées de s'adapter. Pour leur coeur de clientèle standard, elles assouplissent leurs conditions : «elles prêtent au-delà du seuil admis des 33 % des revenus de l'emprunteur, allongent la durée des emprunts jusqu'à trente ans, ou bien mêlent taux variable et taux fixe pour alléger les échéances», explique le cabinet.
Plus dangereux, pour conserver leur rythme de croissance dans le crédit immobilier, les banques vont devoir accorder des crédits à des clients a priori moins solvables. Leurs nouvelles cibles, selon Mercer : «les emprunteurs qui ont moins de 10% d'apport, ceux qui ont un service échéance de remboursement élevée et ceux qui ont eu par le passé des problèmes de crédits ou une histoire « non conventionnelle». Si les banques sautent le pas, cette clientèle sociale pourrait représenter 18 % des encours de crédit immobilier en France, soit 60 milliards d'euros.
Dans le détail, les taux d'une maturité allant jusqu'à un an sont passés à 4,62% en février contre 4,66% en janvier et 4,72% en décembre. Ceux d'une maturité de 1 à 5 ans sont restés inchangés en février à 4,45% et ceux d'une maturité supérieure à 5 ans ont baissé en moyenne à 4,76% contre 4,79% en janvier et 4,83% en décembre. Ces statistiques sont de nature à conforter les craintes de la BCE sur le développement de bulles immobilières dans plusieurs pays de la zone euro, source de tensions inflationnistes et de risque d'éclatement lorsque les taux commenceront à remonter. Dans son dernier rapport mensuel de conjoncture, l'institut jugeait ainsi que «le niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt» dans la zone euro est l'une des principales causes de «la forte dynamique des prix de l'immobilier dans plusieurs régions» de la zone.
Dans le même temps, contrairement à ce qui se passe en Grande-Bretagne par exemple, la BCE ne peut pour le moment se permettre de durcir sa politique monétaire afin de faire retomber la fièvre immobilière. Une hausse de ses taux directeurs risquerait d'affaiblir une croissance économique déjà très faible, dans un contexte de pétrole toujours plus cher. En effet, depuis juin 2003, la BCE n'a pas modifié le taux d'intérêt de référence de la zone euro, fixé à 2 %. Mais en gardant un taux bas, la BCE rend aussi le coût du crédit faible.
Prise de risque accrue pour l'industrie du crédit immobilier
En France, les banques de crédit immobilier «ne pourront bientôt plus faire l'économie de certaines prises de risques», estime le cabinet Mercer dans une étude parue mardi. Dans ce contexte de taux «exceptionnellement bas», alors que la croissance de leurs revenus se tasse, les banques sont forcées de s'adapter. Pour leur coeur de clientèle standard, elles assouplissent leurs conditions : «elles prêtent au-delà du seuil admis des 33 % des revenus de l'emprunteur, allongent la durée des emprunts jusqu'à trente ans, ou bien mêlent taux variable et taux fixe pour alléger les échéances», explique le cabinet.
Plus dangereux, pour conserver leur rythme de croissance dans le crédit immobilier, les banques vont devoir accorder des crédits à des clients a priori moins solvables. Leurs nouvelles cibles, selon Mercer : «les emprunteurs qui ont moins de 10% d'apport, ceux qui ont un service échéance de remboursement élevée et ceux qui ont eu par le passé des problèmes de crédits ou une histoire « non conventionnelle». Si les banques sautent le pas, cette clientèle sociale pourrait représenter 18 % des encours de crédit immobilier en France, soit 60 milliards d'euros.