L'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) a communiqué, le 11 avril, sept mesures d'urgence pour le futur locataire de l'Elysée. Il s'agit de "prendre à bras-le-corps la politique du logement". Au menu, notamment, la suppression du permis de construire en zone urbaine.
"Politique du logement cherche candidat !", s'exclame Jean Perrin, président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), dans l'éditorial du fascicule que vient de publier l'organisation. Celui-ci contient notamment sept propositions à l'attention du prochain président de la République. "Depuis trente ans, la politique du logement a consisté à ajouter toujours plus de normes, à taxer toujours plus de valeur non délocalisable, considérée comme non productive pour la collectivité, et qui serait un frein à l'emploi et à la mobilité", regrette Jean Perrin. L'UNPI propose donc un changement de direction radical.
Supprimer le permis de construire en zone urbaine
Il s'agirait par exemple de supprimer le permis de construire dans les zones urbaines. "Les collectivités territoriales, dans l'élaboration de leurs documents d'urbanisme, établissent déjà des contraintes très précises d'utilisation du sol", peut-on lire dans le document de l'UNPI. Par ailleurs, "les constructions étant toujours autorisées sous réserve du droit des tiers, cela n'interdirait pas aux voisins, le cas échéant, de faire respecter leurs droits. Cette libération forte de l'acte de construire permettrait de doper la construction de façon sensible et donc de diminuer le prix des terrains à bâtir." En contrepartie, les sanctions attachées aux constructions illicites seraient renforcées.
Vers un logement à bas coût
Ensuite, prenant exemple sur le développement des compagnies aériennes à bas coût, l'UNPI appelle à la création de "logements essentiels à bas coûts", en parallèle des logements de haute qualité respectant toutes les réglementations. "Nous estimons qu'il est préférable de loger tous les habitants de notre pays, fut-ce dans des logements moins luxueux, que de laisser à la rue des milliers de personnes qui n'ont pas les moyens d'y accéder." Dan ce cadre, l'accédant à la propriété se chargerait lui-même d'une partie des travaux, et les matériaux et les modes constructifs les moins onéreux seraient privilégiés.
Enfin, toujours dans le même esprit de libéralisation, l'UNPI en appelle à créer un bail à durée déterminée et/ou un bail à l'essai. "On pourrait imaginer un bail comportant une durée déterminée, donc fixée lors de la signature et se terminant à l'échéance contractuelle sans que le bailleur ait à donner de congé", écrit l'UNPI. Quant au bail à l'essai, il prendrait modèle sur la période d'essai dans le cadre d'un contrat de travail. "Si, au terme de la période d'essai, de six mois par exemple, le bailleur constate que le locataire cause des troubles de voisinage ou ne règle pas ponctuellement son loyer, il pourrait mettre fin à l'essai sans indemnité ni formalité. [...] Si, au contraire, le bailleur et le locataire sont l'un et l'autre satisfaits des conditions de la location, le bail à l'essai pourrait être transformé en bail de droit commun."
Retrouvez l'intégralité des propositions de l'UNPI sur son site internet.