LIVRE BLANC - Confirmation des dispositifs actuels, doublement du Fonds Chaleur, poursuite de la simplification ou promotion internationale des filières françaises d'excellence, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ne manque pas d'idées à soumettre aux candidats à l'élection présidentielle. Jean-Louis Bal, son président, les détaille.

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) vient de publier un Livre blanc qui vise à inscrire le pays dans un élan mondial. Jean-Louis Bal, le président du syndicat, explique : "Ce Livre blanc se situe dans un contexte économique très en faveur des énergies renouvelables, avec une chute des coûts, surtout pour les énergies productrices d'électricité, et dans un contexte de reprise, grâce aux mesures de simplification et de visibilité". Le responsable note également l'apparition du phénomène de l'autoconsommation comme un autre moteur de cette progression. En pleine campagne électorale aux enjeux nationaux, il en profite pour interpeller les candidats et leur faire quelques suggestions à inscrire dans leurs programmes.

 

Stabilité dans les dispositifs pour rassurer les porteurs de projets

 

"Nous demandons tout d'abord aux candidats de préserver la visibilité acquise avec la loi de Transition énergétique et la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), ainsi que les outils incitatifs comme les tarifs d'achat et les compléments de rémunération, ou encore le calendrier programmant les appels d'offres", énumère-t-il. Concernant plus particulièrement les énergies renouvelables thermiques, le président du SER rappelle que l'actuelle ministre de l'Environnement a promis - plusieurs fois - le doublement du montant du Fonds Chaleur mais que cette annonce n'avait pas encore été suivie dans les faits. "Le budget de 210 M€ est tout à fait insuffisant", regrette Jean-Louis Bal qui insiste sur la nécessité de "redoubler d'efforts sur la géothermie, une ressource disponible - à des niveaux de températures certes différents - sur tout le territoire".

 

Autre proposition, celle concernant le prix de la tonne de gaz carbonique. "Il est trop symbolique et n'est pas à un niveau suffisant pour inciter à décarboner l'énergie", estime le président du SER. Actuellement fixé à 22,5 €/tonne il doit plus que doubler d'ici à 2020 (56 €/t) et quadrupler d'ici à 2030 (100 €/t). Là encore, le responsable syndical demande une confirmation de cette trajectoire ainsi qu'un engagement ferme de la part des candidats. Il dénonce également une incohérence : le fait que les énergies biomasse soient soumises à cette taxe carbone alors que leur ressource (si elle est correctement gérée) fixe autant de CO2 pendant sa croissance qu'elle n'en émet lors de sa combustion. "C'est donc en contradiction avec la loi de Transition énergétique", déclare-t-il.

 

Structurer les filières industrielles et les aider à exporter

 

 

Concernant les simplifications administratives, Jean-Louis Bal annonce : "Le choc de simplification, souhaité par François Hollande, commence à porter ses fruits. Mais on peut encore réduire les délais d'instruction des dossiers et traiter plus rapidement les recours". Le président du SER souhaite également que soit "mise en place une politique industrielle ambitieuse", à un niveau européen, notamment en proposant des partenariats avec des entreprises allemandes. Il soumet également l'idée d'une meilleure promotion des entreprises françaises sur la scène internationale au moyen d'outils de financement mieux adaptés : "Des prêts, nous ne demandons pas de subventions !", souligne-t-il.

 

Quant à la recherche et l'innovation, "de très haut niveau en France", le syndicat des énergies renouvelables propose de mettre l'accent sur certaines technologies. "Plutôt que d'améliorer de façon marginale l'efficacité de production des machines, mieux vaudrait flécher les investissements sur l'intégration des EnR dans le systèmes énergétique au moyen de la digitalisation, de smart grids et de solutions de stockage", détaille le spécialiste. Le SER évoque notamment le développement de l'hydrogène comme vecteur énergétique. Gwenaëlle Huet, présidente de la commission éolien du syndicat et directrice générale de la division Renouvelables France chez Engie, explique : "Il s'agit d'une solution d'avenir pour le stockage d'électricité. Cette technologie n'est pas encore mature mais la filière va se structurer car il existe une réelle demande du marché". Mais sera-t-elle une priorité du futur président de la République ?

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