ENGAGEMENT. Emmanuel Macron a fixé les grandes lignes de la politique énergétique de la France, lors d'un discours qu'il a tenu le 5 septembre 2022, à l'Élysée. Il a notamment annoncé son intention d'aller, à moyen terme, "beaucoup plus vite" sur la rénovation thermique.

Le président de la République veut aller "beaucoup plus vite" sur la rénovation thermique et "l'électrification" des pratiques. C'est l'un des messages qu'il a souhaité faire passer, ce 5 septembre 2022, lors d'une intervention à l'Élysée portant sur la conjoncture énergétique française et européenne. Cet objectif n'est pas de court terme, mais de moyen terme, "dans les prochains mois", a-t-il également précisé. Il a aussi affirmé qu'il serait plus pertinent d'investir l'argent public pour "changer des portes et des fenêtres, faire des rénovations et installer des capteurs" que dans des mesures permettant de financer les hausses de factures - de type bouclier énergétique. Cette fois-ci encore, nulle référence aux travaux d'isolation thermique, poste de travaux qui ne semble plus en grâce auprès de l'exécutif depuis les excès constatés autour des "offres à un euro".

 

Baisser la climatisation et le chauffage

 

Si l'accélération sur la rénovation thermique n'est évoquée que dans un second temps, c'est que l'urgence pour le chef de l'État se situe au niveau de la sobriété énergétique afin d'éviter les risques de coupures d'électricité cet hiver. "Le geste le plus efficace est de baisser la climatisation quand il fait un peu chaud, et se caler sur une référence de température de chauffe autour de de 19 degrés" lorsqu'il fera froid, a-t-il rappelé, ciblant l'ensemble de la population française (administrations, bureaux, logements...). Des gestes vertueux qui pourraient permettre au pays de passer l'hiver sans encombre.

 

 

Le chef de l'État a également fixé l'objectif d'augmenter "à marche forcée" la production d'électricité renouvelable et d'origine nucléaire. "J'ai demandé au gouvernement de parachever les textes législatifs pour accélérer" sur ces sujets, a-t-il exposé. "Nos projets sont trop lents" à être mis en œuvre, a-t-il regretté, évoquant les énergies renouvelables. "Il faut simplifier les choses drastiquement."

 

Rénovation des bâtiments publics : 150 millions d'euros supplémentaires

 

L'État a précisé avoir investi, depuis 2019, "plus de 3,8 milliards d'euros" (dont 2,7 dans le cadre de France Relance), pour rénover près de 4.000 de ses bâtiments publics. Ce chiffre a été révélé par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dans le cadre d'un déplacement dans les Yvelines, ce 6 septembre 2022. "Une enveloppe complémentaire de 150 millions d'euros va être mise en place en 2023 pour réduire les consommations énergétiques du parc immobilier de l'État et sa dépendance aux énergies fossiles", peut-on lire, par ailleurs, dans un communiqué de presse diffusé par Bercy dans l'après-midi.

 

Les grandes lignes du tournant énergétique qui semble se dessiner seront inscrites dans le marbre à l'occasion, notamment, des révisions de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) et de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Des travaux qui déboucheront "sur des exercices législatifs fin d'année, début d'année prochaine", a précisé le Président.

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