FICHE PRATIQUE. La conduite à adopter en cas d'accident est un enjeu important, surtout pour le secteur du BTP où les risques sont nombreux. Le code du travail précise d'ailleurs les obligations des entreprises en matière de secourisme. Législation, formation, ce qu'il faut savoir sur les premiers secours sur les chantiers.
Alors que le Gouvernement a lancé, la semaine dernière, une campagne d'information et de sensibilisation aux gestes qui sauvent, nous avons voulu savoir comment cela était géré sur les chantiers du BTP. Tout d'abord, il faut savoir que le code du travail contient un grand nombre de textes et de règlements régissant le secourisme.
Que dit la loi ?
Ainsi, l'article R.4224-14, du code du Travail, indique que les lieux de travail doivent être équipés d'un matériel de premier secours "adapté à la nature des risques et facilement accessible". Le texte suivant (article R.4224-15) précise, lui, qu'un membre du personnel doit avoir reçu la formation de secouriste nécessaire pour donner les premiers secours en cas d'urgence dans chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux et sur chaque chantier employant 20 travailleurs au moins pendant plus de 15 jours où sont réalisés des travaux dangereux. On appelle ces salariés des SST pour sauveteurs-secouristes du travail.
Qui sont les SST et quel est leur rôle ?
L'OPPBTP, pour qui la sécurité passe notamment par la prévention, rappelle à tous les professionnels du BTP l'importance du secourisme dans l'entreprise et la nécessité d'une intervention rapide par des personnels qualifiés : les sauveteurs-secouristes du travail. Les SST ont deux domaines de compétences. Le premier est de porter secours en cas d'accident en attendant les secours, le second consiste à être acteur de la prévention des risques. Ils doivent ainsi être capables d'anticiper les dangers, donc d'observer et détecter le danger pour éviter l'accident.
Quelle formation pour les SST ?
S'il existe des formations aux gestes de premiers secours dispensées au grand public par la Croix Rouge, les Sapeurs-pompiers et la protection civile, elles ne sont pas suffisantes pour qualifier un salarié de SST. Sophie Girodit, chargée de programme national secourisme au travail à l'INRS (organisme public de référence dans les domaines de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels, lié à l'Assurance maladie), nous explique que les SST sont des salariés ayant suivi une formation certifiée par l'Assurance maladie et l'INRS et dispensée par des formateurs eux-mêmes certifiés. En France, près de 3.000 organismes de formation sont habilités à dispenser ces formations par des professionnels certifiés, précise Sophie Girodit. Pour cela, il suffit de consulter la liste des organismes dans chaque département, disponible sur le site de l'INRS.
Que contient cette formation ?
La formation pour devenir SST dure minimum 12 heures pendant lesquelles, le salarié apprend à protéger la zone d'accident, examiner la victime, puis alerter les secours et enfin porter les gestes de premiers secours. Pendant la formation, le futur SST apprendra 14 gestes et conduites à tenir en cas d'accident. Cela va de l'arrêt d'une plaie saignante jusqu'à la réanimation en passant par la PLS (Position latérale de sécurité). "La victime est-elle ou non consciente, respire-telle ou non, à chaque situation, il y a un geste adapté", nous explique Sophie Girodit, de l'INRS. Elle insiste sur un point : "C'est dans les trois premières minutes qu'il faut faire quelque chose. Comprendre rapidement la situation pour agir le plus vite possible est primordial". "Les premiers gestes sont importants et nous devrions les connaître dès le plus jeune âge, comme c'est le cas dans certains pays nordiques", estime-t-elle.
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Qui peut bénéficier de cette formation aux gestes de premiers secours ?
Tous les salariés peuvent bénéficier de cette formation, explique Sophie Girodit, précisant qu'elle peut être financée au titre de la formation professionnelle continue. Elle rappelle enfin que le SST est le seul dispositif adapté à la situation professionnelle et qu'il répond aux obligations des textes du code du travail, mentionnées plus haut.
Quid de la trousse de secours ?
Si les gestes de premiers secours sont importants à connaître, l'OPPBTP rappelle aussi la nécessité d'avoir une trousse de secours sur les chantiers, qui doit être adaptée à l'importance du chantier et régulièrement vérifiée. Le contenu de la boîte de secours doit permettre aussi bien la pose d'un pansement sur une petite plaie, que les interventions du secouriste du travail avant l'arrivée des secours médicalisés.