LOGEMENT. Une première réunion sur les nouvelles relations entre bailleurs sociaux et maîtres d'oeuvre s'est tenue le 19 décembre 2019 autour de son chef d'orchestre Pierre-René Lemas. Plus d'un an après l'entrée en vigueur de la loi Elan, les premiers échanges de cette rencontre ont confirmé que le groupe de travail ne déboucheront pas sur des modifications législatives ou réglementaires.
Une large photo de famille qui réunit bailleurs sociaux, représentants de la maîtrise d'oeuvre, architectes, et membres de ministères autour du ministre de la Culture Franck Riester et de Pierre-René Lemas, ancien président de la Caisse des dépôts. Ce jeudi 19 décembre, une première réunion de travail se tenait après le lancement en octobre dernier d'un groupe de réflexion autour de la qualité d'architecture et d'usage dans les logements sociaux.
Conjointement initié par les ministères du Logement, de la Transition écologique et solidaire et de la Culture, ces échanges ont été orientés autour d'un groupe restreint piloté par Pierre-René Lemas, autour de bailleurs sociaux et d'architectes, comme Francis Soler ou Marie-Hélène Badia. Un groupe plus élargi a permis d'intégrer les positions de représentants des architectes et bureaux d'études, des promoteurs immobiliers (FPI) ou du bâtiment (FFB).
Un an après la promulgation de la loi Elan, il s'agit surtout de réécrire les relations entre maîtrise d'ouvrage sociale et maîtres d'oeuvre, dont le rôle a été profondément questionné par les modifications de la dernière loi logement sur la loi Mop, qui organise les relations entre ces deux entités.
Au cours de ce premier temps d'échange, "Pierre-René Lemas nous a confirmé que les conclusions de ce groupe de réflexion ne déboucheront pas sur des modifications législatives ou réglementaires", indique Nicolas Prudhomme, directeur de la maîtrise d'ouvrage et des politiques patrimoniales à l'Union sociale pour l'habitat (USH), contacté par Batiactu.
Retrouver un équilibre entre les parties
En octobre dernier, le président du Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa) Denis Dessus faisait part des attentes qu'il fondait dans ce groupe de réflexion, sur les nouvelles manières de "collaborer avec les bailleurs sociaux sur les modes opératoires pour concevoir, construire un cadre de vie répondant aux besoins d'aujourd'hui et adaptés aux évolutions de notre société".
Les prochaines réunions devraient donc être alimentées par des retours d'expérience
- avec visites de terrains - de maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrages sur des opérations emblématiques de logements sociaux, tant sur la qualité de leur intégration urbaine que leur performance environnementale. Du côté de l'USH, Nicolas Prudhomme dit envisager ce groupe comme un accélérateur de la transition écologique dans l'habitat social, "qui doit enclencher un changement majeur pour la construction bas carbone".
Face à des maîtres d'œuvre qui souhaitent conserver leur parole et leur poids dans la conception de projets immobiliers, malgré les assouplissements de la loi Elan, "il faut trouver l'équilibre qui fonctionne pour que toute la chaîne de production soit intégrée, au service du logement abordable, durable et responsable", synthétise Nicolas Prudhomme.