Si elles sont maintenant une centaine à être construites ou en cours de construction en France, les maisons passives ne sont cependant que deux à être certifiées dans tout le pays. Visite de la 1ère maison certifiée passive à Bessancourt (95) réalisée par le cabinet Karawitz Architecture.
Le label européen «Passiv Haus Institut» est à l'origine de la construction de la maison à énergie positive de Karawitz Architecture, qui par son physique lui permet de s'insérer harmonieusement dans son contexte environnant.
A l'origine de cette maison, Milena Karanesheva et Mischa Witzmann, d'où le nom de leur agence Karawitz. Ce jeune duo germano-bulgare installé depuis 10 ans à Paris oriente ses réflexions sur le soin du détail, la gestion des vides, l'utilisation de matériaux naturels. Ils parviennent à créer des jeux de lumière et d'illusions qu'ils affectionnent et vont jusqu'à le concevoir dans leur propre maison de Bessancourt.
A l'origine de cette maison, Milena Karanesheva et Mischa Witzmann, d'où le nom de leur agence Karawitz. Ce jeune duo germano-bulgare installé depuis 10 ans à Paris oriente ses réflexions sur le soin du détail, la gestion des vides, l'utilisation de matériaux naturels. Ils parviennent à créer des jeux de lumière et d'illusions qu'ils affectionnent et vont jusqu'à le concevoir dans leur propre maison de Bessancourt.
On désigne généralement par maison passive un bâtiment pratiquement autonome pour ses besoins en chauffage, se contentant des apports solaires ou d'une bonne isolation… Ainsi, la norme allemande «Passivhaus» est accordée à partir d'un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an, d'un besoin de moins de 50 kWh/m²/an d'énergie finale... «C'est un bâtiment qui consomme en effet très peu», explique Milena Karanesheva de Karawitz Architecture.
La norme fixe également des exigences minimales au niveau de la résistance thermique des différents éléments de l'ouvrage. Ainsi «des fenêtres triple vitrage, qui sont un des éléments de chauffage de la maison ont été installées, deux tests d'étanchéité ont été réalisés pour ces fenêtres…», énumère Mischa Witzmann de Karawitz Architecture, ajoutant également qu'«il y a très peu de ponts thermiques».
Les performances de ce standard devraient s'inscrire dans la future règlementation RT2020, «ce qui place cette maison en avance de 10 ans sur son temps», explique Etienne Vekemans, président de La Maison Passive France.
Un écrin architectural
Très fermée au nord pour limiter les déperditions et très ouverte sur le sud pour profiter des apports solaires gratuits, cette maison «est le fruit d'efforts techniques encore rares en France», explique Jean-Christophe Poulet, maire de Bessancourt. Qui se félicite de la présence de cette maison passive certifiée sur sa commune et réalisée par des entreprises et une agence d'architecture françaises. «Je suis très heureux car ce projet s'inclut parfaitement dans notre ville, c'est une réalisation intéressante et extraordinaire», ajoute le maire de Bessancourt.
Sur la base de fondations classiques érigées sur «un terrain en forme de drapeau», une dalle «plate-forme» a été coulée. «C'est le seul élément béton de la maison», souligne Mischa Witzmann. Puis, toute la structure de la maison est née de l'assemblage de panneaux en bois massif de très grande dimension, préfabriqués en atelier et assemblés sur place en seulement «deux semaines». Sur l'extérieur, une «seconde peau» en bambou vient envelopper le squelette de bois. «Notre maison est emballée comme dans un pull», s'amuse Mischa Witzmann.
Ainsi, la volonté d'installer un bardage ajouré est née d'une double inspiration. Rappelant à la fois les granges typiques de cette région ou les canisses des banlieues, il passe devant les fenêtres au nord et finit de se dérouler sur la toiture.
Des volets faits de panneaux rigides en bambou viennent se poser sur les grandes baies au sud pour jouer d'ombres et de lumières dans la maison, de jour comme de nuit. Le matériau naturel a été instinctivement choisi pour ses qualités esthétiques et économiques.
Enfin, 25 m2 de panneaux photovoltaïques en toiture viennent compléter le programme et produisent 4.485 kwh/an d'énergie positive, «permettant ainsi d'éviter l'émission de 1.887 kg/an de CO2», explique Juliette Feytout, attachée de presse de Systaic, entreprise spécialisée dans la couverture énergétique qui a fournit les éléments de toiture.
Ce projet a concouru aux Trophées Batiactu Construction & Innovation 2010, dont les résultats seront dévoilés le 21 septembre prochain. Pour retrouver l'ensemble des dossiers participants, cliquez ici.
Face nord
La façade nord n'est équipée que de très petites fenêtres.
1ère maison certifiée passive
A droite l'entrée principal de la maison, à gauche un garage couvert.
Chambre à coucher
L'étage compte 4 chambres et une salle de bains.
Chambre d'enfant
Les architectes ont souhaité des murs peints en blanc et d'autres brut.
Environ 16 panneaux composent la face sud
Un balcon longe toutes les chambres du 1er étage.
Escalier principal
Le bois est un élément très présent de cette maison.
Matériau naturel
Côté jardin, la maison est composée de panneaux de bambou.
Bambou non traité
Détail du bambou.
Côté jardin
La 1ère maison certifiée passive située à Bessancourt (95).
Surface habitable : 161 m2
Budget : 1.800 euros HT/m2
Durée : 12 mois
Maître d'œuvre : Karawitz Architecture, (Milena KARAnesheva et Mischa WITZmann)