En préambule, du « grand oral » orchestré par le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, une enquête dédiée au logement plante le décor du colloque. D'après un sondage réalisé par l'Institut Ipsos, dévoilé en exclusivité à cette occasion par son directeur général délégué Brice Teinturier, 69% des Français souhaitent un « changement en profondeur » de la politique menée dans ce domaine. Et 41 % d'ente eux estiment que les dépenses de logement ont fortement augmenté au cours des dernières années. Par ailleurs, 46 % des Français pensent qu'il est possible de construire 500.000 nouveaux logements par an. « Le logement en concurrence avec des enjeux lourds comme la Santé ou le chômage apparaît toujours en 7e ou 8ème position », souligne-t-il.
Dans la foulée, la lieutenante d'Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts), Emmanuelle Cosse, rappelle que son parti défend une « politique ambitieuse » et souhaite « vraiment changer de rythme ». Ainsi la première question vient de Pierre Mit, président de l'Untec (économistes de la construction) à propos de l'intérêt du coût global notamment dans les bâtiments dits écologiques. « Il faut continuer dans la perspective du Plan du Grenelle, et voir si on peut travailler sur des appareils fiscaux… », rétorque-t-elle. Et d'ajouter à une question posée sur le foncier : « Il ne faut pas plus consommer de foncier mais mieux l'utiliser ».
Augmenter le seuil de la loi SRU
C'est au tour du colistier de François Bayrou (MoDem), Robert Rochefort, ex-directeur du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie( de dévoiler sa feuille de route. Marie-Françoise Manière, présidente de l'UNSFA (Syndicat des architectes) l'interroge au sujet du coût du patrimoine existant : « Contrairement à certains gros candidats, nous ne sommes pas favorables au système de blocage de prix », insiste-t-il. Et pour la loi SRU, pourquoi ne pas faire passer le seuil à 25% ? «Nous l'envisageons ».
Renverser la logique fiscale
Puis Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, prend dix minutes pour présenter - chiffres à l'appui - le programme de son candidat. Et de répondre à la première question de Didier Ridoret, président de la FFB, sur comment booster l'investissement locatif privé ? « Il faut renverser la logique fiscale qui limite la rétention, glisse-t-il. Il y aura donc une concertation et il faut que nos mesures soient appliquées dès la première année ».
De son côté, Martine Billard, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, répond longuement à un commentaire de Marc Pigeon, président de la FPI, à propos de leur programme : « L'important n'est pas d'opposer les citoyens et les techniciens, estime-t-elle. Arrêter de dire que c'est le marché qui décide, nous ne refusons pas les techniciens, mais nous voulons pas seulement des structures proposées par les techniciens ».
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