MISE EN ŒUVRE. Quels que soient les matériaux des menuiseries et du gros œuvre, l'Union française des fabricants de menuiseries (Ufme) déconseille formellement aux professionnels de la pose d'utiliser des mousses expansives en aérosol pour assurer l'étanchéité. Le syndicat a édité un document spécifique qui explique ses griefs.
Le syndicat des fabricants de menuiseries est en colère. Il se dit confronté à une recrudescence de questions de la part des professionnels du secteur quant à l'utilisation de mousses d'isolation flexibles pour réaliser le calfeutrement des menuiseries sur le gros œuvre. Philippe Macquart, délégué général de l'Ufme, déclare : "Nous intervenons ici en réaction aux messages techniques mensongers véhiculés par un certain nombre de fournisseurs de mousses expansives en aérosol, lesquels préconisent, sans aucune validation technique du CSTB ou du SNJF, l'utilisation de leurs produits pour le calfeutrement et l'étanchéité des menuiseries. C'est inacceptable ! En tant que syndicat, nous ne pouvons laisser passer ces messages trompeurs qui desservent notre profession".
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D'où la diffusion d'un document de "position professionnelle" destiné aux acteurs de la pose, qui ne se substituera pas aux textes réglementaires et normatifs en vigueur (norme NF DTU 36.5 et cahier du CSTB n° 3521), mais qui les éclairera au moment de choisir un produit de calfeutrement. Le texte contient des recommandations valables pour tous les types de matériaux de menuiserie ou de gros œuvre, en neuf ou en rénovation avec conservation du dormant. Il vient en complément du document d'information Ufme "Calfeutrement des menuiseries". "Nous ne le rappellerons jamais assez : le respect du DTU est indispensable", martèle le délégué général. Or, l'utilisation de mousses expansives ne donnerait pas satisfaction en termes d'étanchéité et de pérennité. "Les performances d'étanchéité à l'air et à l'eau ne peuvent pas être garanties par l'utilisation de ces produits", assure-t-il. Trois solutions seulement sont mentionnées dans le DTU 36.5 : mastics sur fonds de joint, mousses imprégnées classe 1 et membranes d'étanchéité. Aucune référence n'est faite aux aérosols. Tout autre système, comme les mousses polyuréthane en bombe ou les produits à mémoire de forme n'ont pas reçu d'avis technique couvrant cette application.
Pas de garantie décennale ce qui engage la responsabilité du poseur
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Le calfeutrement entre le gros œuvre et le dormant de la menuiserie devra veiller "à en assurer la continuité en tenant compte des mouvements prévisibles entre fenêtre et gros œuvre (…) sur tout le périmètre de la fenêtre, une attention particulière étant portée aux raccordements d'angles". La note de l'Ufme rappelle cinq principes généraux : tout d'abord, l'étanchéification du support, à l'eau et à l'air. Ensuite, la réalisation d'une étanchéité continue, avec rejingot (présent ou reconstitué). Il est rappelé que les produits d'étanchéité n'ont pas pour objectif de participer également à la fixation. Or, les aérosols ne parviendraient à réaliser ni l'étanchéité, ni la fixation. Ils présenteraient de nombreux défauts : pas de tenue dans le temps, pas de dilatation référentielle des matériaux (d'où de possibles ruptures d'étanchéité entraînant à la longue des ruptures et des infiltrations d'eau, pas de protection assurancielle (garantie décennale) en l'absence de documents officiels et responsabilité immédiate du poseur, au moindre litige.
D'où le souhait de l'Ufme d'en rester à des techniques classiques : "Un calfeutrement entre gros œuvre et dormant par injection de ce type de mousse ne permet pas de satisfaire aux exigences d'étanchéité décrites et d'assurer la pérennité de l'ouvrage". Toutefois, une exception existe : la mousse expansive en aérosol peut être utilisée pour combler l'isolant intérieur détérioré éventuellement lors de la rénovation de la fenêtre, "si elle n'est en aucun cas en contact avec l'extérieur".