Selon une étude scientifique, la ville de Pékin s'affaisserait, à certains endroits, de plus de 10 centimètres par an, menaçant donc les nombreux gratte-ciel et les lignes de trains à grande vitesse. Comment cela est-il possible ? Explications.
Si la capitale chinoise est surtout connue pour ses épais brouillards et ses tempêtes de sable, un autre phénomène écologique pourrait bien perturber la vie des habitants. Selon une étude scientifique chinoise, publiée début juin 2016, Pékin serait en train de s'affaisser. Les scientifiques estiment même que ce phénomène fait perdre jusqu'à 10 centimètres par an dans les quartiers est de la ville.
Comment expliquer ce phénomène ? Les scientifiques mettent en avant l'exploitation intensive, et parfois anarchique, des eaux souterraines. Et même si la ville est située sur une zone aride, elle dispose d'immenses réserves d'eau accumulées dans ses sous-sols depuis des millénaires. Des dizaines de milliers de puits ont depuis été creusés pour alimenter en eau les terrains agricoles et autres aménagements paysagers. Or, ce pompage excessif des nappes souterraines entraîne un assèchement des sols.
Les auteurs de l'étude lancent donc un signal d'alarme, car si cet affaissement se poursuit cela pourrait avoir des conséquences sur la sécurité des plus de 20 millions d'habitants, et représenter un risque important pour les nombreux gratte-ciel (Pékin est en effet classée au 12e rang mondial pour ses gratte-ciel) et pour les lignes de trains à grande vitesse, ont-ils confié au journal britannique The Guardian. Ils ont, par ailleurs, indiqué mener "actuellement une analyse détaillée sur l'impact de l'affaissement sur les structures critiques dans la plaine de Pékin", dont "les conclusions devraient être publiées d'ici à la fin de l'année".
Un projet titanesque de déviation de l'eau
Les autorités locales elles-mêmes reconnaissent l'existence de ces affaissements et s'attendent à ce qu'ils se poursuivent et s'amplifient vers l'est de la ville, principal pôle d'urbanisation actuellement. C'est surtout le réseau de trains à grande vitesse qui crée de vives inquiétudes, si bien qu'une étude déconseille fortement d'installer tout nouveau puits à proximité des rails.
Pour faire face à cette situation, la Chine mise notamment sur un projet titanesque de déviations des eaux nord-sud. Il s'agit d'alimenter en eau le nord, très industriel, grâce aux eaux abondantes du sud. Ce système doit permettre d'approvisionner les 20 millions d'habitants de la capitale grâce à 2.400 kilomètres de canaux. Mais cela sera-t-il suffisant pour endiguer le phénomène ?