Batiactu : Autres sujets suscitant de vifs échanges dans la profession, les financements privés, les PPP, qu'en pensez-vous ?
Bruno Cavagné : L'argent public se fait rare. On ne s'en sortira donc pas avec les financements publics classiques, il faut réfléchir à d'autres formes. Aux Etats-Unis, le président Obama veut, par exemple, créer une banque des infrastructures dotée de 7 milliards de dollars de fonds propres, et la Russie a signé un accord avec Abu Dhabi, qui va financer un fonds d'investissement en infrastructures . Pourquoi ne pas penser aussi à recourir aux fonds souverains de la Chine, du Qatar ou Singapour pour financer les grandes infrastructures. Pourquoi pas ? Nous devons réfléchir à toutes les options. A mon sens, l'Etat français pourrait monter aussi un fonds et lui donner sa garantie, le remboursement, pouvant se faire soit par la formule de la concession, soit par les pouvoirs publics.
Côté PPP, ils sont très marginaux dans l'activité des travaux publics (-de 5% de l'activité) et c'est le seul marché qui permet d'inclure PME et ETI (Ndlr : entreprise de taille intermédiaire : (effectif compris entre 250 et 2000). J'ai d'ailleurs demandé, ces semaines-ci, à une nouvelle commission de trouver des pistes de réflexions.
Bruno Cavagné : L'argent public se fait rare. On ne s'en sortira donc pas avec les financements publics classiques, il faut réfléchir à d'autres formes. Aux Etats-Unis, le président Obama veut, par exemple, créer une banque des infrastructures dotée de 7 milliards de dollars de fonds propres, et la Russie a signé un accord avec Abu Dhabi, qui va financer un fonds d'investissement en infrastructures . Pourquoi ne pas penser aussi à recourir aux fonds souverains de la Chine, du Qatar ou Singapour pour financer les grandes infrastructures. Pourquoi pas ? Nous devons réfléchir à toutes les options. A mon sens, l'Etat français pourrait monter aussi un fonds et lui donner sa garantie, le remboursement, pouvant se faire soit par la formule de la concession, soit par les pouvoirs publics.
Côté PPP, ils sont très marginaux dans l'activité des travaux publics (-de 5% de l'activité) et c'est le seul marché qui permet d'inclure PME et ETI (Ndlr : entreprise de taille intermédiaire : (effectif compris entre 250 et 2000). J'ai d'ailleurs demandé, ces semaines-ci, à une nouvelle commission de trouver des pistes de réflexions.
Batiactu : Par ailleurs, que vous inspire le projet de loi sur la réforme des retraites ? Est-ce aux entreprises des travaux publics de financer la "pénibilité" ?
Bruno Cavagné : C'est une véritable usine à gaz. Nous sommes complètement contre le compte épargne temps pénibilité annoncé par Jean-Marc Ayrault et discuté à l'heure actuelle par les parlementaires. Je le répète : on a beaucoup œuvré pour prévenir la pénibilité. Des négociations de branche ont déjà été signées il y a deux ans. Et aujourd'hui : je ne me vois pas de dire à nos entreprises adhérentes : 'quoi que vous fassiez en prévention, vous paierez'. Cette annonce est d'autant plus perplexe que la suppression des aides à l'apprentissage pour les entreprises de plus de 10 salariés.
Batiactu : Mardi 12 novembre, vous annoncerez les chiffres de conjoncture et vos prévisions d'activité pour 2013, quelle est la tendance ?
Bruno Cavagné : Le secteur affiche déjà une baisse de son activité de 3,4% depuis le début de l'année 2013 et a vu la destruction de 6.200 emplois ouvriers permanents. La FNTP détaillera ces éléments à la presse, ce mardi 12 novembre. Une chose est sûre : nous sommes très inquiets sur le niveau d'activité pour 2014, année d'élections… Pour les bonnes nouvelles, heureusement qu'il y en a : la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse a finalement été retenue par le gouvernement. Les contrats de projets Etat-régions (CPER), qui définissent le volet transport pour la période 2014-2020, devraient être signés d'ici au 1er janvier 2014… L'arrivée prochaine de tunneliers pour le Grand Paris (lien) ainsi que le retour du Charles de Gaulle Express sont de bonnes nouvelles pour l'Ile-de-France.
*Bruno Cavagné est un entrepreneur toulousain de cinquante ans qui a pris à vingt-sept ans les rênes de l'entreprise familiale de BTP, le groupe Giesper, aujourd'hui diversifié dans l'exploitation hôtelière.