AFFAIRES. La position du ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, chargé notamment des questions de logement, est de plus en plus fragile. Le procureur de la République de Brest vient en effet d'ouvrir une enquête préliminaire le concernant, à la suite des révélations faites par deux médias.

Alors que le spectre d'une enquête autour de l'affaire Richard Ferrand semblait disparaître, le procureur de la République de Brest, Eric Mathais, vient d'annoncer le 1er juin l'ouverture d'une enquête préliminaire dans l'affaire immobilière impliquant le ministre de la Cohésion des territoires. Pour rappel, celui-ci est notamment chargé des questions de logement au sein du gouvernement.

 

"Après analyse des éléments complémentaires (...), j'ai décidé de saisir ce jour la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes d'une enquête préliminaire", indique Eric Mathais dans un communiqué, au lendemain de l'annonce du dépôt d'une plainte contre X dans cette affaire auprès du parquet de Brest par l'association anticorruption Anticor. Des enquêtes successives du Canard enchaîné puis du Monde ont donc révélé des faits qui, visiblement, pourraient tomber sous le coup de la loi.

 

Pas de démission sans mise en examen

 

"Cette enquête aura pour but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits et de rechercher si ceux-ci sont susceptibles ou non de constituer une infraction pénale en matière de manquements au devoir de probité et aux règles spécifiques du code de la mutualité", ajoute le procureur de Brest. Pour rappel, ce dernier avait estimé, le 26 mai, deux jours après la révélation de l'affaire dans les médias, que les faits ne constituaient pas une infraction et ne permettaient pas d'ouvrir une enquête.

 

Richard Ferrand a été défendu par le premier ministre Edouard Philippe. En substance, le chef du gouvernement a dit qu'en l'absence de mise en examen, sa démission n'était pas exigible. Toutefois, l'ambiance actuelle entourant le ministre de la Cohésion des territoires rappelle furieusement l'affaire du "PenelopeGate" de François Fillon, qui ne s'est pas exactement bien terminée pour l'ex-candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle.

 

Richard Ferrand dément toujours toute irrégularité

 

Quoi qu'il en soit, au moment où le gouvernement planche sur une loi sur la moralisation de la vie politique, Richard Ferrand a vigoureusement démenti toute irrégularité et a exclu de démissionner. "Tout ce que j'ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent, validé par un conseil d'administration qui a d'ailleurs exprimé son soutien", a-t-il déclaré mercredi.

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