ENERGIES RENOUVELABLES. Afin d'accueillir une usine d'éoliennes, le port du Havre va être réaménagé sur quelques 36 hectares. La préfecture de la région Normandie a annoncé qu'une enveloppe de 146,7 millions d'euros avait été débloquée pour financer ces importants travaux.
Ce vendredi 28 juin 2019, l'Etat a annoncé que le financement du réaménagement du port du Havre (Seine-Maritime), en vue de l'installation d'une usine d'éoliennes maritimes, était bouclé. Une enveloppe de 146,7 millions d'euros a ainsi été débloquée pour ces importants travaux qui vont impacter plusieurs dizaines d'hectares de l'infrastructure portuaire : "L'implantation de cette usine et de terre-pleins de stockage sur une emprise de 36 hectares au sein de Grand port maritime du Havre (GPMH) nécessite la réalisation d'aménagements importants", a expliqué la préfecture de la région Normandie dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion du conseil de surveillance de l'Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) GPMH. C'est le groupement germano-espagnol Siemens-Gamesa qui projette de bâtir ce site de fabrication de pales et de nacelles d'éoliennes offshore, engendrant du même coup la création de 750 emplois. Mais c'était au niveau des financements que le dossier était bloqué jusqu'à présent, à la suite de quoi l'Etat, les collectivités territoriales et le GMPH ont trouvé un accord : dans le détail, les acteurs publics participeront à hauteur de 78,5 millions d'euros - une somme en hausse par rapport aux 41,5 millions prévus initialement -, tandis que l'Epic GMPH investira 68,2 millions d'euros, soit deux millions de plus que ce qui était convenu au départ. Sur ces 68,2 millions, Siemens-Gamesa en remboursera 23 millions sous forme de loyers, pendant que 45 millions relèveront de l'autofinancement du port. La contribution de l'Etat se portera de 28 millions d'euros à 48 millions, celle du conseil régional de Normandie passera de 9 millions à 16 millions, et la communauté urbaine du Havre financera non plus 6 millions mais 12,4 millions.
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Concernant les travaux à proprement parler, le réaménagement doit permettre de "faciliter l'import et l'export" et de prendre en compte l'augmentation de la taille et du poids des machines ; des enjeux qui impliquent la construction de nouveaux quais. A terme, le groupement Siemens-Gamesa doit fournir les éoliennes de cinq des six parcs offshore français attribués avant 2019. Un objectif qui a pour corollaire la décision gouvernementale de la mi-juin de "rehausser les objectifs de développement des énergies marines renouvelables de 750 MW en moyenne par an d'ici 2024 à 1 GW", comme l'a rappellé le préfet de Normandie Pierre-André Durand dans le communiqué. Parallèlement, une usine LM Wind Power à Cherbourg (Manche) a déjà commencé à produire des pales d'éoliennes en début d'année. Pour rappel, trois parcs offshore sont en projet au large de la Normandie, à Fécamp, Courseulles et Dieppe-Le Tréport. Un appel d'offres d'1 GW doit d'ailleurs être lancé en 2020.