Le sol sous nos pieds, l'eau des nappes, l'air qui nous entoure, stockent chaque jour l'énergie que nous dispense le soleil. Récupérer cette énergie gratuite et inépuisable et s'en servir pour le chauffage, c'est possible grâce aux pompes à chaleur (PAC). Ces dernières apparues en France il y a plus de 30 ans, ont connu une hausse des ventes sur ces dernières années. Retour sur cet engouement.
Après 3 ans de chiffres record, les ventes de PAC enregistrent un recul de plus de 25% pour l'année 2009. Le nombre de pompes à chaleur aérothermiques passe de 133.080 (en 2008) à 106.543 (en 2009) et celui des pompes à chaleur géothermiques de 19.430 à 14.349. Cette baisse s'explique d'abord par la crise économique qui, en 2009, a largement impacté le marché de la construction neuve (avec une baisse de 30%) et celui de l'équipement de chauffage, les ménages ayant souvent repoussé ou abandonné leurs investissements. «Cet effet crise a été renforcé par un déstockage massif, conséquence des stocks importants constitués fin 2008 après 3 années de forte croissance consécutives. Il a cumulé de plus le handicap de la baisse (de 50 à 40%) du taux du crédit d'impôt intervenu en 2009», explique David Bonnet, vice-président de l'Association Française des Pompes à Chaleur (AFPAC).
PAC : mode d'emploi
Ces pompes géothermiques valorisent les calories du sol ou de l'eau des nappes par le biais de réseaux de capteurs, de sondes ou de forages d'eau. Ce type de PAC est très performant quelle que soit la température hivernale. En effet, les capteurs sont installés à la profondeur requise pour que la température y soit à peu près constante toute l'année et toujours suffisante. Dans les PAC géothermiques, le prélèvement de chaleur se fait par le biais de tubes enterrés dans le sol. Ces capteurs peuvent être placés en configuration horizontale ou verticale. Les capteurs horizontaux sont des tubes de polyéthylène ou de cuivre gainés de polyéthylène installés en boucles enterrées horizontalement à faible profondeur, c'est-à-dire de 0,60 à 1,20 m. Les verticaux sont constitués de deux tubes de polyéthylène formant un U installés dans un forage, jusqu'à 100 m de profondeur, et scellés dans celui-ci par de la bentonite, équivalent à un «ciment».
Actuellement, en France, les PAC géothermiques les plus répandues sont celles à capteurs horizontaux. Elles sont moins coûteuses que les PAC à capteurs verticaux «qui nécessitent une foreuse qui coûte entre 35 et 80 euros le mètre linéaire», précise Roger Gubanski, président d'AJTECH, société spécialisée en pompes à chaleur, climatisation, géothermie et aérothermie. Mais ces capteurs nécessitent de disposer d'une surface de terrain suffisante, «car on estime la surface de capteur nécessaire de 1,5 à 2 fois la surface habitable à chauffer. Ainsi pour une maison d'environ 150 m2, le capteur occupera donc entre 225 et 300 m2 du jardin», explique David Bonnet.
Quant aux pompes aérothermiques, «c'est comme se chauffer de l'air du temps», souligne David Bonnet. Simples à mettre en œuvre, elles récupèrent les calories de l'air ambiant, extérieur au logement majoritairement, mais aussi intérieur pour certains types de PAC, et s'adaptent à de nombreuses situations : l'air est une source de chaleur facilement exploitable, sans capteur à installer et sans autorisation spéciale. Elles peuvent convenir dans une maison individuelle, neuve ou ancienne.
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