INTERVIEW. Il y a presque un an, l'industrie des isolants en polyuréthane était touchée de plein fouet par un manque de matière première, le MDI. Hervé Fellmann, président du syndicat national des polyuréthanes (SNPU) revient sur cette période de "forte tension" et dévoile à Batiactu les projets à venir.
Il y a presque un an, le MDI, cette matière première indispensable à la fabrication du polyuréthane, venait à manquer. Une pénurie qui a rapidement impacté les fabricants de panneaux isolants polyuréthane. Ces derniers ne pouvant alors plus honorer toutes leurs commandes, laissant des clients dans des situations délicates. Il a fallu attendre quelques mois avant que la matière première soit à nouveau disponible. Un an après où en est la situation ? La filière est-elle sortie de cette crise du polyuréthane ? Pour Hervé Fellmann, président du syndicat national des polyuréthanes (SNPU), pas question de parler de pénurie. Il préfère évoquer des "fortes tensions mais temporaires sur le MDI".
Contacté par Batiactu, Hervé Fellmann estime qu'aujourd'hui, de façon générale, "le marché des panneaux d'isolation polyuréthane retrouve une dynamique positive après une situation qui a été compliquée". Comme annoncé dès l'automne 2017, il confirme "un retour complet à la normale depuis le début de l'année 2018, en termes de production et de disponibilité de panneaux". Pour y parvenir, il indique également que l'activité a été soutenue depuis le retour du MDI et qu'il a fallu trois à quatre mois pour reconstituer totalement les stocks.
Reprendre des parts de marché
Ce retour à la normale est "plutôt une bonne chose compte tenu de l'année 2018 qui se profile et de la croissance actuelle dans le bâtiment", souligne le président du SNPU. Il se dit aussi rassuré par la reprise dans le neuf et la rénovation "parce que nos clients pourront compter sur la disponibilité de nos produits pour poursuivre cette croissance et retrouver la place qui est la nôtre comme matériau d'isolation, l'un des plus performants du marché", rappelle-t-il avec force.
Car cette période a laissé quelques traces que le SNPU entend bien effacer : "Nous avons pris des coups mais nous nous relevons plus forts", nous confie Hervé Fellmann. Des matériaux comme "le polystyrène et la laine minérale ont profité de notre manque de capacité ponctuel à répondre au marché", reconnaît-il. Il admet aussi que "la filière a perdu des parts de marché pendant cette période un peu difficile". Pour autant, il est, aujourd'hui, "très confiant sur la capacité de la filière à reprendre des parts de marché qui étaient celles d'avant cette période" et entend même "prendre de nouvelles parts de marché aux autres matériaux".
Des annonces prévues à l'automne
Pour y parvenir, il annonce que le syndicat va reprendre la communication sur les atouts du polyuréthane. Pour rappel, au moment de cette "crise", le SNPU avait dévoilé les résultats d'étude sur la comptabilité du polyuréthane au E+C-. Des résultats qui avaient été évincés par les difficultés rencontrées par les entreprises. Mais aujourd'hui, le syndicat compte bien s'engager dans une opération "reconquête" pour "montrer que le PU est un matériau fiable sur lequel les entreprises peuvent compter", précise Hervé Fellmann qui ajoute également que "le SNPU à la volonté redonner confiance au marché". Exit les mauvais passages de 2017, une nouvelle page s'ouvre pour la filière qui devrait aussi dévoiler de nouveaux projets à l'automne.