Un «listing confidentiel» publié par Le Parisien/Aujourd'hui en France, en plein congrès du mouvement HLM, fait état de taux de vacances importants dans certains parcs de logements sociaux. L'Union sociale pour l'habitat dément ces chiffres, alors que Benoist Apparu y voit le besoin d'une «politique territorialisée du logement».
Combien de logements HLM sont-ils vacants à travers le territoire ? Par un drôle de hasard, un «listing confidentiel» a été publié mercredi matin dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France, en plein congrès de l'Union sociale pour l'habitat. Cette étude, dont on ne connaît donc pas la source, émanerait du ministère de l'Ecologie (dont dépend le secrétariat d'Etat au Logement) et révèle que certains bailleurs sociaux affichent un taux de logements vacants anormalement élevé, montant jusqu'à 10 voire 12%, alors que la moyenne se situe d'habitude entre 3 et 4%, correspondant au turn over. Selon Le Parisien/Aujourd'hui en France, le listing, qui recense département par département les bons et les mauvais élèves, ferait apparaître qu'en ne comptant que les communes ayant plus de 100 logements sociaux, le total soit de 8.000 logements vacants. Le parc HLM, où vivent 10 millions de personnes, compte actuellement 4 millions de logements, et 1,2 million de demandes sont en attente, dont 550.000 émanant de personnes déjà logées dans le parc social.
Les réponses à cette information n'ont pas tardé. Selon l'USH, «cette vacance dite 'anormale' correspond à une vacance ponctuelle, dans certains organismes et secteurs géographiques bien particuliers ; ces 'poches' de vacance correspondent à des situations de déclin démographique ou économique - quand elles ne s'expliquent pas par la concurrence malheureuse de produits défiscalisés type Robien ou Scellier soutenus par les deniers publics». Pour le mouvement HLM, il ne s'agit donc que d'un «épiphénomène qui ne saurait masquer le seul vrai enjeu pour les Français en attente d'un logement : la nécessité de construire toujours plus et mieux, sur la plupart des territoires, pour répondre à l'urgence de leurs besoins en logements abordables».
Une demande moins forte selon les zones
Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au Logement, a indiqué pour sa part que «cette enquête illustre le besoin d'avoir une politique territorialisée pour le logement», estimant que la gestion des HLM devait être «plus transparente et plus efficace». Il a cependant, lui aussi, évoqué le fait que certains logements soient implantés dans des zones où la demande est moins forte. «Les taux de vacance les plus importants se retrouvent sur des départements plutôt ruraux, dans des secteurs où le marché du logement est peu tendu. Nous devons arrêter de construire des HLM dans ces territoires, au risque de ne construire que des logements vides», a-t-il indiqué. Un problème également montré du doigt par Christine Boutin, l'ancienne ministre du Logement. Interrogée sur Europe 1, elle a déclaré que «ce qui nous choque dans ces chiffres c'est qu'il y a des milliers de logements vacants alors qu'il y a des milliers de gens qui attendent des logements sociaux dans la région parisienne par exemple. […] Il n'y a pas que les HLM, honnêtement, qui sont en cause dans cette affaire», a-t-elle ajouté. «Il y a les élus, il y a les Français qui doivent accepter aussi qu'on construise à côté de chez eux des logements sociaux».