Bien plus qu'une piscine, le pôle nautique de Mantes-la-Jolie qui s'est élevé à l'emplacement des tours Degas au quartier du Val Fourré représente aujourd'hui par son jeu d'ondes un spacieux équipement sportif et ludique. L'objectif de l'agence Search ? Renouer le dialogue de la ville avec le grand paysage. Découverte du projet livré en décembre dernier.
C'est fin 2005 que l'agence Search, fondée et dirigée par Caroline Barat et Thomas Dubuisson, remporte, pour sa première participation à un concours public, à l'unanimité l'épreuve pour la réalisation du Pôle nautique de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Initialement prévu en décembre 2009, le pôle aquatique n'a ouvert ses portes que le 3 décembre 2011…
Huit cent trente cinq mètres carrés de plan d'eau et d'équipements sportifs, auxquels s'ajoutent un hangar à bateaux de 500 m² et un embarcadère donnant sur le stade nautique… Tel a été l'ambitieux pari de la Communauté d'agglomération de Mantes-en-Yveline (Camy). « Ce projet situé en bords de Seine est une sorte de poésie dans le quartier du Val Fourré, souligne l'architecte Caroline Barat. C'est au final une formidable opportunité d'instaurer une nouvelle centralité urbaine dynamique et de renouer le dialogue de la ville avec le grand paysage des Côteaux du Vexin.» Et d'ajouter : « Nous souhaitions vraiment que cela symbolise le renouveau du quartier».
«Un moucharabieh de 90 m de long»
Il s'agit pour l'architecte d'un véritable « trait d'union » entre ville et nature, structuré par tout un jeu de transparences, ménagées en façade par le moucharabieh, prolongées à l'intérieur du bâtiment par des porosités entre les différents espaces. « Le moucharabieh de 90 mètres de longueur avec ses montants aluminium de 14 mètres de hauteur prend effectivement du volume », souligne l'architecte.
Sa particularité ? Il est mis en scène par une grande entrée unique et majestueuse débouchant sur une vaste place parvis. Très animée, celle-ci est ponctuée de kiosques qui lui confèrent un aspect de place de village et lui donne une dimension humaine. Ainsi, elle est bordée à l'est par l'espace aquatique et son solarium, tandis qu'à l'ouest se trouvent les commerces et l'espace nautique.
La toiture, élément unificateur de l'espace aquatique
La structure de la toiture de l'espace aquatique est constituée de quatre coques imbriquées. «Cette volumétrie dessine des ondulations douces qui répondent et dialoguent avec les Côteaux du Vexin, explique l'architecte. La sous-face de la toiture est un élément unificateur majeur du projet. Dans le même temps, elle permet de différencier et caractériser nettement les zones du hall bassins qui présentent chacune des ambiances spécifiques, une zone sportive (demi-bassin olympique de 25 mètres), une zone ludique (boule à vagues, rivière à contre-courant, pataugeoire). » Et chaque partie du hall bassins est directement reliée au solarium.
Sous le toit ondulé fabriqué en bacs aciers perforés, les nageurs y découvrent, en plus des trois bassins, 2 toboggans dont l'un de 90 mètres, une salle de musculation, des espaces de restauration… De plus, un espace extérieur de détente et de jeux a été aménagé. Par ailleurs, le second bâtiment, séparé par la perspective du boulevard Sully, abrite l'ensemble du matériel nautique des clubs de l'Aviron et de Canoë-Kayak. Cet espace bénéficie aussi d'un club-house, d'un grand hangar à bateaux de 500 m², d'un atelier et d'un embarcadère donnant directement sur le stade nautique.
Trois zones bassins
Dans la halle bassins, la sous-face de la toiture suit les courbes de la structure. Son traitement homogène donne une unité à l'ensemble, tandis que le jeu sur les volumétries permet de marquer la spécificité de chacune des trois zones (Zone Sportive- Zone ludique- Pataugeoire). Au total, ce sont 835 m² de plan d'eau.
L'intégration du bâtiment dans le quartier
«L'intégration du bâtiment trouve toute son unité singulière dans le quartier du Val Fourré», témoigne Caroline Barat de l'agence Search.
Le moucharabieh de 14 mètres de hauteur
Depuis la façade sud, le moucharabieh de 14 mètres de hauteur représente un «jeu d'ondes».
Les montants du moucharabieh en aluminium
« Le moucharabieh de 90 mètres de longueur avec ses montants aluminium de 14 mètres de hauteur prend effectivement du volume », souligne l'architecte.
L'élément aquatique analysé par l'architecte
L'élément aquatique, qui apparaît tantôt comme un miroir tantôt comme un mouvement, maintient, selon l'architecte, en permanence un dialogue avec la lumière, enrichissant encore l'expérience spatiale de l'usager. « Au plan allégorique, le dessin du moucharabieh, par l'effet visuel de ses ondulations, est une métaphore de l'élément aquatique, signale Caroline Barat. Il exprime ainsi l'essence de l'équipement. »
Une succession d'ondes à l'intérieur
Une succession d'ondes à l'intérieur du bâtiment caractérisée par des bacs aciers perforés.
Nune nouvelle thématique de toboggan
A l'intérieur du pôle aquatique, l'architecte a préféré jouer sur une nouvelle thématique de toboggan, de près de 80 mètres.
Le dessin des courbes
Le dessin des courbes, par sa simplicité apparente et son motif répétitif, constitue un puissant facteur d'identification du pôle nautique.
Le demi-bassin olympique
La vue sur le demi-bassin olympique.
Un symbole du renouveau du quartier
Un symbole du renouveau du quartier. Pour rappel, le dimanche 2 juillet 2006, en dix secondes, disparaissent du paysage mantais les trois tours Degas du quartier des Peintres, au Val Fourré.
Le pôle nautique de Mantes-la-Jolie
La perspective du pôle nautique de Mantes-la-Jolie, ouvert en décembre 2011, pris durant la nuit.
Maître d'ouvrage : La Communauté d'agglomération de Mantes- en-Yvelines(CAMY).
Budget «Aqualude»: 20,3 M€ HT
Budget «Aquanaute»: 3 M€ HT
SHON «Aqualude»: 7.000 m² dont 835 m² de plans d'eau + 2.000 m² d'espaces extérieurs
SHON «Aquanaute»: 1.100 m²
Début des travaux : 1er janvier 2008
Livraison : décembre 2011