En France comme en Italie, les petites et moyennes entreprises ont choisi de préserver leur rentabilité économique et financière dans un contexte de crise, notamment en adaptant leurs coûts et en ajustant l'emploi intérimaire, constate la dernière étude de l'assureur Euler Hermes.
« Au regard de l'ampleur de la contraction de chiffre d'affaires consécutives à la crise, la rentabilité des économies française et italienne demeure finalement assez élevée », indique Michel Mollard, membre du directoire de l'assureur-crédit Euler Hermes. En effet, les PME de ces deux pays ont semble-t-il résisté à la crise en choisissant de préserver leur rentabilité économique et financière, y compris dans les secteurs les plus touchés.
La construction fait de la résistance
Parmi les secteurs étudiés, de fortes disparités apparaissent. Ainsi, le secteur de la construction se place au sein des « résistants ». Bien que fortement touché par la chute des débouchés, il a cependant préservé sa rentabilité en adaptant ses coûts par la réduction, notamment, de ses effectifs intérimaires. « Les effectifs ont servi de variable d'ajustement et ce, d'autant plus facilement que le secteur a structurellement recours au personnel intérimaire », explique Karine berger, chef économiste d'Euler Hermes. Qui confirme un bon maintient de la rentabilité de la construction en France, à 17% contre 1% en Italie, le qualifiant de « remarquable » dû au fait qu'il s'agit « d'un secteur composé de quelques majors, mais aussi d'une multitude de petites entreprises ».
En revanche, la filière bois et papier se classe parmi les « perdants » de la crise. Un secteur sévèrement touché en raison d'une demande insuffisante qui a engendré des fermetures de capacité en France, en Italie mais aussi dans toute l'Europe. La rentabilité financière des PME française et italienne, déjà faible avant la crise, a reculé de plus de 80% entre 2007 et 2009.
Euler Hermes tient à souligner que « ce constat ne doit pas masquer les disparités, notamment concernant l'évolution du crédit interentreprises et la dégradation des trésoreries des entreprises des secteurs en difficulté ». En effet, dans la construction, les variations des délais de paiement des clients et des fournisseurs se soldent par une perte de trésorerie d'un jour de chiffre d'affaires en France, et par un gain de 6 jours en Italie. « Compte tenu de la timidité et de la fragilité de la reprise, il apparaît clairement que la maîtrise des coûts reste une priorité en 2010 et 2011. Si l'on peut tabler sur un retour à l'investissement dans un certain nombre de secteurs, tout laisse à penser que l'emploi sera le maillon faible de la reprise (…) », conclut Karine Berger.