SONDAGE. Une étude d'opinion Elabe commandée par le promoteur privé Alila précise la place qu'occupe le logement dans les préoccupations des Français, une priorité que les Français aimeraient voir mise en avant au cours des prochaines élections municipales.

Et si tout était question de formulation ? Alors qu'une première restitution des contributions au Grand débat faisait apparaître le logement comme la deuxième source d'économies budgétaires, un sondage démontre plutôt le contraire. Dans cette étude menée auprès de 2.009 locataires contactés par Internet, le cabinet Elabe révèle que 78% des sondés "estiment que le logement devrait être une priorité lors des municipales".

 

A six mois de cette échéance électorale, souvent associée à un tarissement des signatures des permis de construire, 71% des locataires favorisent l'idée de maires bâtisseurs. Et de les appeler à "continuer de délivrer des permis de construire jusqu'à l'élection".

 

Avec 61% de locataires logés dans le parc privé (Insee), la préoccupation en matière de logement se présente sous divers aspects, dans la mesure où l'habitat constitue "un critère important de l'attractivité d'une ville" pour 9 français sur 10. Lors de la recherche d'un appartement ou d'une maison, les locataires interrogés disent se soucier en premier lieu du prix du logement, de sa taille, puis de ses performances thermiques ou son isolation thermique. La question du coût importe d'autant plus que le poids du loyer occupe "un tiers ou plus du budget mensuel" pour 58% de locataires.

 

Méconnaissance du logement social

 

L'autre partie des locataires de France métropolitaine occupe un logement social (39%). Un secteur que 44% de locataires appellent à développer dans leur commune, estimant l'offre insuffisante. 45% estiment que leur commune dispose d'un parc locatif social suffisant, quand 11% jugent qu'il y en a trop.

 

Cet appel à accélérer la construction de HLM est à associer à un éloignement grandissant entre locataires et parc social ou intermédiaire. 63% des locataires partagent ce constat, et 9 sur 10 "jugent que la liste d'attente pour obtenir un logement social ou intermédiaire est trop longue". Mais l'étude menée par Elabe révèle que ce modèle souffre d'un déficit d'image, et est beaucoup plus méconnu qu'il n'y paraît.

 

Alors que la machine des attributions tourne au ralenti, et que 2 millions de Français se disent toujours dans l'attente d'un logement social, 57% de locataires s'estiment inéligibles à une attribution, voire ignorent s'ils y ont droit. De même que deux tiers d'entre eux se disent "surpris d'apprendre que 80% des Français sont éligibles à un logement social ou intermédiaire".

 

"La seule solution c'est tout simplement de construire plus : bailleurs, collectivités, acteurs privés nous avons une responsabilité commune dans ce combat pour le logement pour tous", appelle Hervé Legros, PDG du groupe immobilier Alila cité dans l'étude.

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