Le nombre de personnes formées à la prévention est en hausse de 22% en 2012, en raison notamment du contexte réglementaire dans les domaines de l'amiante et de l'électricité. Toutefois, les initiateurs de l'Observatoire déplorent que les risques les plus courants restent le parent pauvre des actions de formation. Détails.
L'Observatoire des formations à la prévention* vient de dévoiler ses derniers résultats pour l'année 2012. S'il révèle une hausse de 22% du nombre de stagiaires formés, il conforte également des tendances et des pistes de travail à adopter.
En 2012, la prévention constitue ainsi le deuxième domaine de formation, avec 40% des formations suivies par rapport à 2011. Le premier facteur d'explication de cette progression est le contexte réglementaire, lié notamment à l'amiante (+101%) et l'électricité (+44%). En revanche, les principales causes des accidents ne sont pas nécessairement liées aux thématiques de sécurité les plus suivies par les professionnels. Ainsi, les contraintes physiques (manutentions manuelles) constituent la première cause d'accidents, alors que la formation à ce risque ne représente que 1%. En cause ? L'inadéquation des formations ou le manque d'offre sur le marché au regard de la réalité des risques rencontrés sur le terrain par les professionnels, estime l'Observatoire.
Maçons, carreleurs, peintres en pole position
Les salariés du BTP arrivent en tête du classement des stagiaires formés, tandis que la répartition est inégale selon les métiers. Ceux de l'électricité et des travaux publics figurent parmi ceux les plus représentés. De même que les métiers de la maçonnerie et du carrelage et ceux de la peinture-vitrerie-revêtements se distinguent, avec respectivement des hausses du nombre de stagiaires de +24% et +49%.Par région, des disparités apparaissent. Si la progression est générale, la Lorraine se démarque en étant la région la plus dynamique, alors que l'Ile-de-France et le Languedoc-Roussillon sont plus en retrait. Des disparités, on en trouve également en termes de répartition hommes/femmes. Ainsi, ceux qui sont le plus impliqués dans les formations à la prévention sont les hommes entre 21 et 30 ans, les femmes ne constituant que 11% des effectifs du BTP. Celles-ci sont bien souvent affectées à des tâches administratives et sont donc moins concernées par la sécurité sur le terrain. Mais, rappelle l'Observatoire, leur rôle dans la mise en œuvre et la gestion au quotidien de la démarche de prévention reste central.
Des pistes d'amélioration
"[Cela] montre que les formations sont encore trop peu dispensées sur des thèmes prioritaires. Cet observatoire va nous servir d'outil de pilotage pour que les artisans et salariés du bâtiment puissent bénéficier des formations adéquates", commente Patrick Liébus, président de la Capeb. De son côté, la présidente de la Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et paysagistes (CNATP), clame : "Osez la formation ! Osez, formez vos salariés, formez-vous !".Des pistes de travail prioritaires ont donc été évoquées : rééquilibre le suivi des formations en fonction de chaque métier et promouvoir les formations relatives aux contraintes physiques ; améliorer le suivi des formations à la prévention en agissant sur les freins ; intégrer la prévention comme une compétence métier ; adapter l'enseignement prévention aux besoins et contraintes des entreprises artisanales du BTP ; intégrer la prévention à toutes les étapes clés de l'acquisition de connaissances et de compétences (formation initiale, création et reprise d'entreprises…).
*Observatoire des formations à la prévention initié par la Capeb, la CNATP, IRIS-ST et l'OPPBTP