Plongée dans les coulisses du tunnelier de la ligne 14

 

Magaly est bientôt prête à percer. A une vingtaine de mètres de profondeur sous la station du Pont Cardinet (Paris 17e), les équipes du groupement Eiffage génie civil/Razel-Bec s'apprêtent à achever l'installation du tunnelier, long de 90 m et d'un diamètre de 8 m. Accompagné d'élus locaux, le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, a inauguré le mercredi 9 septembre le lancement de ce monstre de 1.500 tonnes par un rituel désormais traditionnel, un jeté de bouteille contre la première paroi en béton. Un geste effectué par une jeune femme, Magaly (voir encadré), agent de la ligne 14, choisie par la RATP pour accoler son prénom au tunnelier. Ce dernier entame donc le prolongement de la ligne automatique afin de désengorger la ligne 13, bien connue pour être saturée. Pour bon nombre de personnalités politiques présentes sur place, ces travaux lancent surtout le projet du Grand Paris. 'C'est une nouvelle page du métro parisien qui s'ouvre, a déclaré Elisabeth Borne, présidente de la RATP. Au rythme de 12 m par jour, le tunnelier va permettre la jonction entre le réseau historique et le Grand Paris Express'. Ce chantier titanesque prévoit notamment la création des lignes 15,16, 17 et 18.

Livraison en 2019

Comme annoncé il y a quelques mois, le creusement du tunnel s'effectuera en deux phases.
Jusqu'au printemps 2016, le tunnelier à pression de terre réalisera le forage de 1.500 mètres entre la station Pont-Cardinet et la Gare Saint-Lazare, à une vingtaine de mètres sous les fondations des immeubles parisiens. Trois mois ont été nécessaires pour assurer la construction de la station permettant d'introduire Magaly. Dans un second temps, le train suiveur, composé de quatre remorques, retournera au niveau de la station du Pont Cardinet. Un second tunnelier sera monté et débutera alors les neuf mois de creusement des 1.900 mètres de tunnel reliant à la station Clichy/Saint-Ouen.
La date de mise en service du tronçon est prévue pour l'année 2019. Le coût du projet est estimé à 1,38 milliard d'euros financé par la Société du Grand Paris (50%), la Région Île-de-France, le Conseil général des Hauts-de-Seine (3%) et le Conseil général de la Seine-Saint-Denis (3%).