ENERGIES MARINES. La société Geps Techno travaille, depuis de nombreuses années, sur des plateformes flottantes associant plusieurs sources d'énergies renouvelables. Son prototype Wavegem, qui prend la forme d'un trimaran de 21 mètres de long, est désormais prêt à être testée en mer, sur le site d'essai SEM-REV du Croisic. Zoom.

Les briques technologiques se mettent peu à peu en place chez Geps Techno, entreprise nazairienne spécialisée dans l'exploitation des énergies marines renouvelables. Après avoir testé la bouée houlomotrice PMH, afin de valider le système de conversion d'énergie des vagues, après avoir déployé le premier système hybride marin combiné PH4S, associant les potentiels houlomoteur, hydrolien, éolien et solaire, la société française s'apprête à expérimenter sa plateforme "Wavegem". Le prototype de ce trimaran métallique de 21 mètres de long sur 14 mètres de large, a été mis à l'eau au mois de décembre 2018, avant d'être baptisé dans la pure tradition maritime au moyen d'une bouteille de champagne. L'engin sera prochainement installé sur le site d'essais en mer SEM-REV au large du Croisic (Loire-Atlantique) pour valider différentes solutions techniques en conditions réelles pendant 18 mois. Elle sera ancrée en quatre points au moyen de lignes synthétiques. Rappelons que c'est également sur cette zone que se trouve déployée la seule éolienne flottante française actuellement en service, la Floatgen ID1.

 

 

Travailler sur la stabilisation, la production et le stockage

 

La plateforme, développée dans le cadre du projet Ihes en partenariat avec l'Ifremer, Centrale Nantes, les Chantiers de l'Atlantique, Blue Solutions, SNEF et ICAM, aura nécessité 5 mois d'assemblage et 15.000 heures de travail. Elle associe six turbines et 68 m² de panneaux photovoltaïques, pour une puissance modeste de 150 kW. Mais Wavegem a pour objectif d'améliorer les performances des systèmes, d'abord en optimisant la récupération d'énergie en mode stabilisation (pour des navires ou des plateformes ancrées), ensuite en validant une modélisation numérique de la mécanique des fluides à partir des données réelles issues des essais en mer. Les technologies "GSIRE" de stabilisation active et "Wavepearl" de chaîne électrique de conversion plus stockage hybride (super-condensateurs et batteries) seront notamment testées.

 

 

A terme, toutes ces solutions serviront à industrialiser des plateformes beaucoup plus grosses et puissantes, nommées "M-Liner", qui pourront être déployées plus facilement que des éoliennes offhore posées, et qui auront l'avantage de multiplier les profils de production en combinant les énergies de la houle, des courants, du vent et du soleil. Selon les estimations de Geps Techno, une seule barge géante pourrait présenter une capacité de 60 MW, dont 60 % proviendrait de l'énergie de la houle. Le profil plus ramassé des M-Liners pourrait constituer un avantage en termes de lutte contre la pollution visuelle depuis la côte, un phénomène qui est souvent source d'opposition de la part des communes maritimes.

 

Calendrier du projet :
octobre 2015 : accord de financement par Bpi France
avril 2016-avril 2017 : trois campagnes d'essais en bassin
mai 2017-mars 2018 : design de la plateforme et études industrielles
juin-octobre 2018 : construction du flotteur
novembre 2018 : peinture (5.000 m²)
décembre 2018 : mise à l'eau et baptême
janvier 2019 : début des essais en mer

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