BILAN. Le président du Plan Bâtiment Durable fait le point sur l'année écoulée. Il estime que de nombreux événements ont marqué 2018, dont le lancement du nouveau plan de rénovation énergétique des bâtiments et celui de l'initiative "Faire". Retour sur une année d'actions.
Comme chaque année, Philippe Pelletier, publie le rapport d'activité du Plan Bâtiment Durable qu'il préside depuis 2009 (Plan Bâtiment Grenelle). Loin d'avoir été une année comme les autres, il estime qu'un grand nombre d'événements sont venus en faire "une année fondatrice de l'avenir". Il note tout d'abord le lancement du Plan de rénovation énergétique, dont le pilotage a été confié à Alain Maugard (Qualibat) et la députée de l'Isère, Marjolaine Meynier-Millefert, une initiative qui guidera l'action des professionnels pour les prochaines années en embrassant l'ensemble des champs de bâtiments et en ouvrant de nombreux chantiers. Il cite "le renforcement de la mise en place des Certificats d'économie d'énergie dans le financement des actions, l'instauration d'une base légale pour organiser la rénovation du parc tertiaire privé et public, etc." Pour les logements en particulier, Philippe Pelletier mentionne le lancement, par l'Ademe, de la vaste campagne de communication "Faire" à destination du grand public. Cette signature commune, qui signifie "Faciliter Accompagner Informer sur la Rénovation Energétique), abandonne l'approche purement "thermique" des travaux pour mettre en avant des gains de confort, été comme hiver, et une appréciation de la valeur patrimoniale des biens remis à niveau. Lui qui a présidé l'Agence nationale de l'habitat (Anah) entre 1998 et 2008, note avec satisfaction que 70.000 logements ont été sortis de la précarité énergétique, "un score jamais atteint auparavant". Signalons que pour 2019, l'Anah s'est fixé un objectif très ambitieux de 120.000 rénovations.
Concertations autour de la RE 2020 et du DPE
Le président du Plan Bâtiment Durable parle également de la concertation, lancée en toute fin d'année, pour fiabiliser le Diagnostic de performance énergétique (DPE), jugé trop peu fiable pour être opposable. Il insiste aussi sur un autre sujet qui lui tient à cœur : la rénovation du parc tertiaire, avec l'adhésion à la Charte de grandes collectivités comme Paris, Toulouse, les régions Normandie et Île-de-France ou le département des Yvelines. Sur la construction neuve, Philippe Pelletier rappelle que 2018 était également l'année de consolidation de l'expérimentation E+C-, pour des bâtiments économes en énergie et peu émissifs en carbone. Une tendance qui se retrouvera dans la prochaine réglementation environnementale des bâtiments, plus large que la RT 2012, dont la rédaction sera engagée cette année pour une publication attendue en 2020.
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Celui qui œuvre depuis 10 ans - la première lettre de mission du plan est datée de janvier 2009 - conclut : "Sur l'ensemble de ces sujets, l'équipe du Plan Bâtiment Durable a été résolument mobilisée et engagée, multipliant les travaux concertés et les partenariats". Pour lui, le plan est "un lieu privilégié de créativité, de concertation et de dialogue entre l'ensemble des acteurs des grandes filières du bâtiment et de l'immobilier sur les sujets de la transition environnementale (…) Fort de ces milliers d'acteurs à ses côté, le Plan Bâtiment Durable est, plus que jamais, prêt à passer en mode action pour réussir les défis sociétaux, économiques et environnementaux qui s'ouvrent", en promettant de redoubler d'efforts, notamment en intervenant auprès des pouvoirs publics.