RECONVERSION - Après deux ans de travaux, l'ancienne fabrique de briques de Gournay, à Vitry-sur-Seine, vient de rouvrir sous forme du Centre de développement chorégraphique du Val-de- Marne. Trois studios de danse prendront donc place dans l'ancien bâtiment du 19 ème siècle et un studio scène a été bâti. Son architecte Philippe Prost dit s'être inspiré de "la danse pour présenter un projet alliant mouvement, rythme et lumière."Découverte.
Dans cette période de conjoncture difficile, voici enfin une bonne nouvelle dans le domaine de la culture. Il faut dire que l'événement était très attendu depuis onze ans : la Briqueterie, le centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne, a ouvert ses portes le 20 mars derneier.
"Cet équipement culturel, le plus ambitieux construit dans le département depuis l'ouverture du MAC/Val en 2005, va être un lieu entièrement dédié à la danse et prend place dans une ancienne fabrique de briques de Vitry-sur-Seine, nous indique Michèle Chaize, en charge du projet, à la direction de la culture au Conseil général du Val-de-Marne. Ce nouvel équipement public créé à l'initiative du Département, financeur à 68 % du projet, et soutenu par la Région Ile-de-France et le ministère de la Culture et de la Communication, n'aurait pas vu le jour sans un partenariat entre le Conseil général et l'Etat."
Un ensemble réhabilité de 3.500 m²
Le programme de réhabilitation de cette imposante structure, située à Vitry-sur-Seine, dans un quartier limitrophe d'Ivry-sur-Seine et de Villejuif, fait, en effet partie, depuis plus de 100 ans, du paysage val-de-marnais. Racheté par le département du 94 en 2004, le bâtiment de deux étages accolé à une haute cheminée extérieure a été entièrement restructuré par l'architecte Philippe Prost. Les deux premiers niveaux sont réservés aux bureaux du Centre de développement chorégraphique et à un studio-vidéo. Les artistes pourront s'entraîner à l'étage supérieur divisé en trois vastes espaces ainsi que dans le studio-scène construit à la perpendiculaire de la nef principale. La réhabilitation confiée à l'Agence d'architecture Philippe Prost (AAPP), a donc été l'opportunité de requalifier tout l'environnement urbain.
L'architecte Philippe Prost à l'issue d'une réunion de chantier, nous rappelait son défi majeur : " Nous avons surtout voulu libérer de l'espace intérieur, et nous y avons ajouté une extension." Ainsi, d'après lui, la modernité est entrée dans les murs, tout en conservant l'âme de son passé.
Le lieu parle, en effet, de son histoire à travers les murs épais en briques rouges. Il affirme, à travers les nervures des poutres en acier, son cachet et son élégance du XIXème, que le porteur du projet a conjugué aux volumes contemporains. "Danse et architecture partagent un même souci du mouvement, du rythme et de la lumière", souligne aussi Philippe Prost. De plus, le projet choisi a séduit le Conseil général du Val-de-Marne par l'emplacement des trois studios de danse sous une belle hauteur de plafond, en pleine lumière du jour, et par son ouverture vers la ville de Vitry-sur-Seine.
Découvrez dès la page 2, la suite de l'article dédiée à la Briqueterie, Centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne.
Une réhabilitation audacieuse
Le jardin est également un espace de travail et de convivialité à la fois, invitation verdoyante et ombrageuse aux joies du voisinage, indique l'architecte.
Une ancienne cheminée de 25 mètres conservée
Marqué par cette ancienne cheminée qui s'élève à 25 mètres, le bâtiment conserve, d'une certaine façon, sa fonction première de fabrique. Par ailleurs, un studio scène, d'une capacité de 178 spectateurs prend la forme d'une boîte noire au "charme discret". C'est également un vaste plateau, avec une véritable hauteur sous plafond et les installations nécessaires au travail de lumière. "Un atelier décors et un atelier costumes s'inscrivent dans une même logique d'accompagnement à la création", complète l'architecte.
Un parquet de danse basé sur un système de balles de tennis…
Ainsi, les danseuses seront conquises à la Briqueterie : les moindres détails techniques ont été imaginés pour assurer leur confort dans le travail. Un exemple? Le parquet de danse souple, basé sur un système de balles de tennis qui équipe déjà d'autres prestigieuses maisons comme l'Opéra de Paris. Par ailleurs, le système d'aération laminaire leur permettra d'éviter les coups de chaud ou de froid sur le plateau de danse.
Au final, Daniel Favier, directeur du Centre de développement chorégraphique a défendu jusqu'au bout le projet pour imposer la production de spectacles de danse comme vocation essentielle de la maison, dans la lignée des Centres de développement chorégraphiques, une dizaine en France. "Axés sur la création, ils sont dédiés aux professionnels, sans pour autant exclure les publics larges", conclut Daniel Favier.
Découvrez dès la page 3, le diaporama dédié à la réhabilitation de la l'ancienne briqueterie de Gournay à Vitry-sur-Seine.
Un bâtiment imposant
Cet imposant bâtiment du 19ème siècle, réhabilité par l'agence d'architecture Philippe Prost est destiné à accueillir les compagnies de danse pendant leur travail de création de spectacle.
Mise en valeur de la brique
Le sol de couleur brique alterne avec les couloirs blancs comme les joints. Ils mettent en valeur l'emboîtement des différents volumes que l'architecte a pensés comme celui des briques dans un mur.
Le passé historique conservé
Les espaces de circulation révèlent davantage le passé historique du lieu.
Vue du chantier
Les travaux ont été engagés en décembre 2010.
Les salles de studios en chantier
Vue des salles de studios en chantier.
Les nouveaux studios
La lumière abonde par de larges fenêtres ouvertes sur la ville tandis que le plancher sur balles de tennis permet une meilleure fluidité des mouvements.
Vue d'un studio
Les studios de travail ont été totalement isolés du bruit extérieur pour la concentration des artistes.
La charpente métallique
La charpente métallique est apparente et ouvre une hauteur sous plafond permettant des accroches pour les artistes de cirque.
Vue sur le futur jardin
Bien que dédiée aux danseurs en création, la briqueterie accueillera le public occasionnellement. "Il s'agira de fenêtres sur création" , explique Daniel Favier, directeur du Centre de développement chorégraphique.
La "boîte noire"
La "boîte noire" ou studio-scène, située à l'angle de l'entrée, a été dessinée à cet effet. D'une teinte neutre, seulement ponctuée des gradins bleu nuit repliables, elle peut accueillir près de 180 personnes.
La cheminée conservée
Cet ancien bâtiment accompagna la croissance de la banlieue Est de Vitry-sur-Seine de 1868 à 1966.
Un ensemble de 3.500 m²
La structure générale du bâtiment, avec sa cheminée caractéristique, a été conservée, mais l'intérieur a été entièrement rénové. Cet ensemble de 3.500 m² accueille un studio-scène de 180 places et plusieurs salles de répétitions. Il sera inauguré le 20 mars 2013 lors de la 17e édition de la Biennale de danse en mars : 12 créations, 20 chorégraphes pour une quarantaine de représentations.
La Briqueterie
Centre de Développement chorégraphique du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine.
Programme : Centre de développement chorégraphique, studio scène, 3 studios danse, administration, accueil
Surface: 3 .500 m²
Restructuration: 1 300 m² SHON
Extension: 2.100 m² SHON HT
Etudes: concours 2005
Obtention du permis de construire: juillet 2006
Début des travaux: 1er décembre 2010
Livraison: 20 mars 2013
Maître d'ouvrage: Conseil général du Val-de-Marne
Maître d'usage: La Briqueterie / Centre de développement chorégraphique
Maître d'œuvre: Philippe Prost- AAPP
Chefs de projet: Etudes: Agnès Walter, Chantier: Dominique Blanchon
Paysagistes : In-Folio Paysagistes
BET économie Gec Ingénierie, BET Structure Bureau Michel Bancon
Scénographie technique Scène
Signalétique Pierre di Sciullo
1% artistique Yann Toma œuvre lumière
Montant des travaux: 8 millions d'euros
Coût global du projet: 12,5 millions d'euros, répartie entre le Conseil général du 94 : 8,5 millions d'euros; la région Ile-de-France: 3 millions d'euros; et le ministère de la Culture et de la Communication: 1 million d'euros.