INFRASTRUCTURES. Le groupement intervenant sur le chantier de modernisation de la piste 3 de l'aéroport d'Orly, composé notamment de Colas et de Spie Batignolles - Valérian, vient de livrer ce projet ce 2 décembre 2019. Retour sur des travaux particulièrement techniques et à réaliser dans un temps restreint pour cette première : construite en 1947, la piste 3 n'avait encore jamais été reconstruite depuis l'ouverture du site.
Des avions peuvent de nouveau décoller de la piste 3 de l'aéroport d'Orly : ce 2 décembre 2019, le groupe Aéroports de Paris (ADP, propriétaire du site) a pu remettre en service l'infrastructure fraîchement modernisée, livrée en temps et en heure par le groupement composé notamment de Colas et de Spie Batignolles - Valérian. Quelque 18 semaines de travaux intensifs ont été nécessaires aux équipes pour réaliser ce projet particulier, comme l'explique Thierry de Séverac, directeur de l'ingénierie et de l'aménagement du groupe ADP : "Ce chantier revêt un caractère unique à double titre : de par sa technicité ; c'est en effet la première fois qu'une piste d'aéroport est déconstruite puis reconstruite avec deux tiers des matériaux d'origine. De par sa durée également : le groupe ADP s'était engagé sur 18 semaines de travaux, l'objectif est tenu et atteint grâce au travail des équipes du groupe Colas." Et c'est même une première : depuis l'ouverture de l'aéroport, la piste 3, construite en 1947, n'avait encore jamais été reprise.
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Dans le détail, le chantier de restructuration de la piste 3 d'Orly s'est décomposé en 3 temps. Tout d'abord, de janvier 2019 jusqu'au 27 juillet dernier, une première étape de préparation des travaux a eu lieu : le site a été approvisionné en matériels, agrégats et fournitures diverses pour permettre un bon déroulement des opérations, en parfaite autonomie. Puis, du 28 juillet au 2 septembre, la seconde étape a consisté à fermer 2 des 3 pistes de l'aéroport inauguré par Charles de Gaulle en février 1961. En effet, la réhabilitation du croisement entre deux pistes ainsi que le renforcement du pont 2 de la RN7 ont contraint le groupement à procéder à cette opération. Enfin, du 2 septembre jusqu'au 2 décembre dernier, la reconstruction de la piste et de ses voies de circulation a pu être effectuée, de même que le remplacement des feux de balisage.
Un aspect environnemental conséquent
Le chantier de régénération de la piste 3 de l'aéroport d'Orly s'est également distingué par son aspect environnemental. Ainsi, une usine de recyclage, installée spécialement au bord des pistes, a assuré la réutilisation in situ de 200.000 tonnes de matériaux provenant de la piste 3. Ce procédé de recyclage a évité de faire circuler 13.000 semi-remorques, à savoir 6.500 pour l'évacuation vers une décharge et 6.500 autres pour l'acheminement des matériaux sur le chantier. "Nous avons pu réaliser le projet dans un délai record grâce à notre expérience en matière de travaux aéroportuaires et à une forte synergie entre les nombreuses entités du groupe Colas mobilisées", a assuré Didier Manseau, le président de Colas Île-de-France Normandie. "Outre le respect des délais et la qualité de réalisation de l'ouvrage, notre objectif était de réduire l'empreinte carbone du chantier, notamment grâce au recyclage de l'ancienne piste." Et le président de Colas Projects, Fabrice Monnaert, d'ajouter : "Nous avons mobilisé 700 collaborateurs en période de pointe, issus d'une dizaine d'agences de Colas
en France et à l'international, mais aussi deux postes mobiles d'enrobage et une centrale à béton mobile installés sur le site".
Du côté du maître d'ouvrage, on salue aussi la gestion de ce chantier pointilleux et son impact sur l'organisation des vols : "Les équipes de l'aéroport Paris-Orly ont su relever ce défi : continuer à faire fonctionner un aéroport, en toute sécurité, avec une seule piste opérationnelle", souligne Régis Lacote, directeur du site à cheval sur les départements de l'Essonne et du Val-de-Marne. "En 18 semaines, plus de 6.000 vols ont été modifiés, déplacés ou annulés. Ce travail colossal n'a été possible qu'avec le concours de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), des compagnies aériennes et une collaboration exemplaire avec les équipes opérationnelles de l'aéroport."
Le chantier en chiffres