Après une année 2009 morose, le marché des piscines privées nage à nouveau dans un courant porteur, selon la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), qui annonce pour 2010 une hausse des ventes de l'ordre de 10 à 15%. Les abris de piscine constituent également un point fort pour les industriels. Détails.
Le marché des piscines privées nage à nouveau dans des eaux calmes. Ce «placement bonheur», comme l'appelle la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), semble avoir retrouvé la cote auprès des Français après une année 2009 difficile. Le nombre de piscines vendues l'an dernier avait en effet plongé de 10% par rapport à 2008, pour s'établir à 1,1 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires en baisse de 1,5%. Mais en 2010, la FPP estime que les ventes devraient à nouveau être à la hausse, de 10 à 15% supplémentaires à celles de 2009. Une relance amorcée dès le dernier trimestre 2009, où le chiffre d'affaires de l'ensemble des industriels adhérents à la fédération avait augmenté de 19% par rapport à la même période l'an passé. Il existe désormais en France 1,46 million de piscines privées (dont 906.840 bassins enterrés), alors que l'on n'en recensait que 708.000 en 2000.
Sécurité
A noter également, la montée en puissance des abris de piscine : tous produits confondus (amovibles, télescopiques, fixes et souples), il s'en est installés près de 12.000 l'an passé, pour un chiffre d'affaires de 145 millions d'euros. «Pour les abris comme pour la piscine, les premiers mois de 2010 confirment la reprise», indique Philippe Bach, président de la FPP. Et cela malgré un hiver difficile pendant lequel il a beaucoup neigé, ce qui ne favorise pas la réflexion quant au projet piscine. Il faut dire que le marché des abris bénéficie des effets de la loi sur la sécurité des piscines, qui oblige depuis 2004 toute piscine enterrée à usage individuel à contenir au moins un dispositif de sécurité parmi l'abri, les barrières, les couvertures de sécurité et les alarmes. La FPP explique le succès de ce dispositif par le fait que l'abri ne constitue pas seulement un aspect sécuritaire, mais qu'il a «également l'avantage de capter et de conserver la chaleur pour allonger la saison des baignades, et celui de faciliter l'entretien de la piscine». Les campagnes de sécurité semblent porter leurs fruits, puisque le nombre de décès d'enfants de moins de 6 ans dans les piscines privées était en baisse en 2009. Cependant, 19 enfants se sont noyés ainsi l'an dernier, et la FPP rappelle que, au-delà des installations de sécurité, la meilleure protection contre ce genre de drame reste la surveillance d'un adulte. «Les systèmes de protection ne sont qu'une aide à la prévention, mais n'en constituent pas le dispositif principal».
Calcul des émissions de CO2
Autre phénomène, la fédération constate un retour de la demande émanant des promoteurs pour les piscines collectives dans les lotissements. Du côté des acteurs, en revanche, le plus gros du marché reste détenu par quelques grosses entreprises : à fin 2009, une vingtaine d'entreprises en France se partageait pas moins de 81% du marché, et les trois premières entreprises représentent 40% du marché.
Parmi les grands projets de la FPP en 2010, figure l'élaboration d'un nouveau logiciel qui permettra, vague verte oblige, de calculer les équivalences de rejet de CO2 des piscines en fonction de leur contenance, de la puissance de leur moteur, etc. «La piscine représente seulement 1,2% de l'émission annuelle d'un ménage», argumente la FPP, soit une moyenne de 200 kg de CO2. Le plus gros des émissions provient de la consommation électrique (50%), suivi des produits, du transport et des déchets (45%), et enfin de la consommation en eau (5%).