Très recherchée pendant des siècles dans le monde entier, la pierre de Caen, dont l'extraction a été interrompue au début du XXe siècle, renaît depuis un an grâce au chantier de restauration du château de cette ville, une des plus vastes enceintes médiévales d'Europe.
"Pouvoir encore utiliser ce matériau aujourd'hui est nécessaire afin de respecter l'authenticité des monuments", estime Daniel Lefèvre, architecte en chef des monuments historiques et chargé du projet de restauration du château.
"Pour maintenir leur aspect général, leur matière, leur couleur, mais aussi pour permettre une conservation durable", ajoute-t-il.
Partiellement détruit pendant la Révolution française et bombardé en 1944, le château de Caen assure pour l'heure l'essentiel des revenus de la carrière de Cintheaux, réouverte sous l'impulsion de la ville début 2004.
Située à quelques kilomètres au sud de la capitale régionale, cette carrière n'avait connu jusque-là et depuis le début du XXe siècle que des réouvertures ponctuelles sans lendemain. La restauration du château de Caen, commencée en 2004, doit durer de 12 ans.
"Elle est un peu rousse et le grain est très fin. Pour moi, c'est la Rolls-Royce des pierres", affirme Camille Cappoen, carrier en chef à la carrière de Cintheaux. "Il n'y en a qu'une comme celle-ci et c'est la nôtre !", dit-il avec fierté en caressant de la main la paroi d'une des galeries.
Fine, lumineuse, solide... les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer ce calcaire d'origine marine blanc jaunâtre, vieux de 165 millions d'années, qui connaît son âge d'or au XIe siècle.
Sous l'impulsion de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie (1035-1087) et roi d'Angleterre (1066-1087), de nombreuses carrières voient le jour sur le site même de la ville de Caen, où de nombreux édifices sont construits, tels l'Abbaye aux Dames, l'Abbaye aux Hommes et le château.
La conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant va assurer l'essor des carrières pendant plusieurs siècles et asseoir la renommée de cette pierre outre-Manche.
Parmi les principales réalisations au Royaume-Uni: la cathédrale de Canterbury, l'abbaye de Westminster, les châteaux de Buckingham, d'Oxford ou de Cardiff, mais aussi Tower Bridge et la fameuse Tour de Londres.
Ce succès ne se dément pas à travers les âges puisque la pierre traverse l'Atlantique pour décorer de nombreux intérieurs d'immeubles américains, ainsi que le transept de la cathédrale Saint-Patrick de New York. En Belgique, elle permet l'édification du palais royal et en Allemagne celle de la cathédrale de Cologne.
Au XVIIIe et XIXe siècles, l'importance économique et la renommée de cette pierre sont telles que, sous Louis-Philippe, plus de 30.000 tonnes sont exportées chaque année par le port de Caen.
Sans prétendre renouer avec ce passé glorieux, Sylvain Laval, qui dirige la carrière de Cintheaux, est bien décidé à remettre au goût du jour cette pierre, non seulement pour la restauration de monuments historiques, mais aussi à plus petite échelle. Un riche milliardaire américain a par exemple commandé au printemps dernier quatre blocs de 13 tonnes afin de réaliser quatre immenses vases pour la décoration de sa résidence.
"Pour maintenir leur aspect général, leur matière, leur couleur, mais aussi pour permettre une conservation durable", ajoute-t-il.
Partiellement détruit pendant la Révolution française et bombardé en 1944, le château de Caen assure pour l'heure l'essentiel des revenus de la carrière de Cintheaux, réouverte sous l'impulsion de la ville début 2004.
Située à quelques kilomètres au sud de la capitale régionale, cette carrière n'avait connu jusque-là et depuis le début du XXe siècle que des réouvertures ponctuelles sans lendemain. La restauration du château de Caen, commencée en 2004, doit durer de 12 ans.
"Elle est un peu rousse et le grain est très fin. Pour moi, c'est la Rolls-Royce des pierres", affirme Camille Cappoen, carrier en chef à la carrière de Cintheaux. "Il n'y en a qu'une comme celle-ci et c'est la nôtre !", dit-il avec fierté en caressant de la main la paroi d'une des galeries.
Fine, lumineuse, solide... les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer ce calcaire d'origine marine blanc jaunâtre, vieux de 165 millions d'années, qui connaît son âge d'or au XIe siècle.
Sous l'impulsion de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie (1035-1087) et roi d'Angleterre (1066-1087), de nombreuses carrières voient le jour sur le site même de la ville de Caen, où de nombreux édifices sont construits, tels l'Abbaye aux Dames, l'Abbaye aux Hommes et le château.
La conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant va assurer l'essor des carrières pendant plusieurs siècles et asseoir la renommée de cette pierre outre-Manche.
Parmi les principales réalisations au Royaume-Uni: la cathédrale de Canterbury, l'abbaye de Westminster, les châteaux de Buckingham, d'Oxford ou de Cardiff, mais aussi Tower Bridge et la fameuse Tour de Londres.
Ce succès ne se dément pas à travers les âges puisque la pierre traverse l'Atlantique pour décorer de nombreux intérieurs d'immeubles américains, ainsi que le transept de la cathédrale Saint-Patrick de New York. En Belgique, elle permet l'édification du palais royal et en Allemagne celle de la cathédrale de Cologne.
Au XVIIIe et XIXe siècles, l'importance économique et la renommée de cette pierre sont telles que, sous Louis-Philippe, plus de 30.000 tonnes sont exportées chaque année par le port de Caen.
Sans prétendre renouer avec ce passé glorieux, Sylvain Laval, qui dirige la carrière de Cintheaux, est bien décidé à remettre au goût du jour cette pierre, non seulement pour la restauration de monuments historiques, mais aussi à plus petite échelle. Un riche milliardaire américain a par exemple commandé au printemps dernier quatre blocs de 13 tonnes afin de réaliser quatre immenses vases pour la décoration de sa résidence.