JUSTICE. Un chef d'entreprise de la région toulousaine vient d'être arrêté en Colombie. Il est soupçonné d'avoir escroqué plus de 400 victimes en six ans dans le secteur des énergies renouvelables.
Une escroquerie à 33 millions d'euros et plus de 400 victimes dans le domaine du photovoltaïque : c'est ce dont est accusé un chef d'entreprise français de 44 ans, actif en région toulousaine. Il vient d'être arrêté en Colombie, a appris l'Agence France presse de sources judiciaires et proches de l'enquête. Son réseau d'activité a par ailleurs été démantelé. C'est le résultat d'une coopération entre la police toulousaine, la Juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux, les autorités colombiennes et Europol.
Des retours sur investissement de 6 à 9%...
En quoi consistent les faits, qui se sont déroulés entre 2015 et 2021 ? Via une quinzaine de sociétés, il proposait à ses clients "des investissements dans des parts de sociétés produisant des panneaux photovoltaïques". Avec, à la clé, de supposés retours sur investissement, de l'ordre de 6 à 9% par an, grâce à la revente d'électricité produite et non-utilisée à EDF. Retours sur investissement qui étaient, le plus souvent, de l'ordre du fictif pour les clients. Les fonds récupérés étaient, d'après le parquet de Bordeaux, "blanchis par le biais de virements internationaux à destination de plus d'une quarantaine de comptes, dans onze pays distincts".
L'entreprise avait également mis en application le célèbre dispositif de la "pyramide de Ponzi", consistant à rétribuer les anciens clients (lorsque qu'il y avait bien rétribution...) avec l'argent injecté par les nouveaux. D'où le surnom de "Madoff français" donné à cet entrepreneur, qui a finalement été cueilli par les services dans la ville de Medellin, "où il semblait avoir pris la fuite". Une demande d'extradition est en cours. Il devra répondre en France des chefs "d'escroquerie en bande organisée, blanchiment en bande organisée, fraude fiscale et infractions au code de la consommation".