Les raccordements de centrales solaires photovoltaïques se sont effondrés au dernier trimestre 2012 : seuls 66 MW ont été connectés au réseau électrique, alors que le rythme trimestriel moyen était de 290 MW depuis le moratoire de la fin de 2010. Selon le baromètre de France Territoire Solaire-Kurt Salmon, le secteur paierait là l'importante baisse des tarifs d'achat de l'électricité.
Le secteur photovoltaïque poursuit sa dégringolade : les raccordements de centrales solaires ont encore baissé à la fin de l'année, tombant à leur plus bas niveau depuis l'émergence de la filière en France. Pour le dernier trimestre de 2012, seuls 66 MW ont été connectés au réseau, ce qui est quatre fois moins élevé que le rythme moyen observé jusqu'alors. Et sur l'ensemble de l'année écoulée, les raccordements ont atteint 800 MW, contre 1.200 MW en moyenne, soit une baisse de 33 %.
Pour le "think tank" France Territoire Solaire et le cabinet de conseil en stratégie et management Kurt Salmon, cette chute serait liée au recul continu des tarifs d'achat du courant d'origine photovoltaïque : depuis novembre 2010, date du moratoire, ils ont notamment baissé de 45 % pour les installations résidentielles (à 316 €/MWh), de 52 % pour la moyenne toiture (173 €/MWh) et de 70 % pour les centrales au sol (82 €/MWh).
Des mesures sans effet immédiat
La filière, qui tire la sonnette d'alarme depuis de longs mois, estime que les mesures prises par le gouvernement, avec la mise en place de tarifs bonifiés pour les petites installations, le bonus supplémentaires selon l'origine des panneaux et le lancement d'un appel d'offres de 400 MW au mois de mars, n'auront pas d'effets observables avant 2014. Même le signe encourageant du nombre de projets en file d'attente de raccordement électrique, qui s'est accru de 21 % depuis le mois de septembre 2012 et de 61 % depuis mars, ne serait pas significatif : selon le baromètre France Territoire Solaire, "cela provient (…) des projets au sol dont une grande partie ne verront pas le jour", suite à l'arrêté ministériel du mois de janvier 2013 qui baissait leur tarif d'achat de 20 %. Les perspectives restent donc encore sombres pour le solaire.