Le projet d'usine de panneaux solaires, qui devait voir le jour à Blanquefort (33) à l'initiative d'EDF Energies Nouvelles et First Solar, vient d'être reporté sine die. Près de 400 emplois sont menacés.

Coup dur pour la région bordelaise ! EDF EN et Fisrt Solar ont annoncé vendredi qu'ils gelaient le projet d'une usine de panneaux photovoltaïque à Blanquefort. En cause, le moratoire gouvernemental de trois mois sur l'énergie solaire.

 

Le projet, lancé en grande pompe à l'été 2009 par l'ancien ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, devait créer jusqu'à 400 emplois dans la région aquitaine, et représenter un investissement total de près de 100 millions d'euros. « Blanquefort est le site idéal pour notre deuxième usine européenne, car il va nous permettre de produire nos panneaux sur le marché solaire français qui va devenir, nous y croyons fermement, l'un des plus importants d'Europe », déclarait Rob Gillette, Pdg de First Solar, il y a tout juste 12 mois.

 

Une décision « à regret »
Or, il y a quelques jours, le gouvernement a suspendu, par décret, pour trois mois l'obligation d'achat à un tarif préférentiel de l'électricité produite par les nouveaux projets de panneaux solaires (lire article). Il veut se laisser une période de concertation afin de remettre à plat le système qu'il juge trop coûteux. Cette suspension « réduit largement la lisibilité et les perspectives de marché qui prévalaient au moment où la décision de construire (…) avait été prise », a indiqué First Solar dans un communiqué. La décision de décaler le projet de Blanquefort a ainsi été « prise à regret » selon l'industriel américain. L'industriel appelle le gouvernement français à renouer avec l'ambition et la volonté exprimées par le Président de la République dans son discours du Bourget-du-Lac en juin 2009.

 

Du côté d'EDF Energies Nouvelles - qui devait avancer la moitié de l'investissement de l'usine et à qui First Solar devait vendre la totalité de sa production pendant les 10 premières années d'exploitation - « la recherche de visibilité sur le marché français » est la priorité pour poursuivre le projet. Dans tous les cas, les deux parties restent mobilisées pour que le projet reparte, misant sur la volonté du gouvernement français de développer la filière photovoltaïque, déjà en retard sur le plan mondial.

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