Activité, croissance et emploi, voilà comment le Syndicat des énergies renouvelables définit l'état actuel de la filière photovoltaïque en France. Toutefois, l'organisme tient à préciser que des progrès restent à faire en matière de rendement et de technologie. Retour en chiffres sur le marché et les perspectives du secteur.

Alors que les mesures récentes touchant le photovoltaïque provoquent l'immobilisme chez les particuliers, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a annoncé jeudi des chiffres rassurants à fin juin 2010. «Nous ne disposons pas encore des chiffres à fin septembre», précise, tout de même, André Antolini, président du SER.

 

Ainsi, au 30 juin, la puissance raccordée en France est de 511 MW et la file d'attente atteint 3.716 MW dont 1.600 MW concernent des systèmes moyens (hangar agricole, logistiques…) et 1.900 MW des systèmes supérieurs à 500 KW. En outre, la progression du parc, entre fin mars et fin juin, affiche +47% et s'est faite principalement en France métropolitaine. Les régions de l'Ouest, du Sud-Ouest, de la Méditerranée et de Rhône-Alpes-Bourgogne sont les plus fournies.
De son côté la production française de photovoltaïque tourne autour de 400 MW. Les panneaux sont en grande majorité assemblés en France mais les cellules proviennent de Chine. Parmi les technologies d'avenir, le SER mentionne les systèmes intégrés au bâti, véritables atouts architecturaux, même s'ils coûtent plus cher : «Ces produits innovants sont industrialisés et deviennent une composante du bâtiment. (…) Ils intéressent d'ores et déjà des pays étrangers comme l'Allemagne», souligne André Antolini, indiquant que la filière doit encore fournir des efforts dans le rendement et la technologie.

 

Les emplois ont doublé en un an
L'essor de l'activité photovoltaïque permet également d'afficher plus de 24.000 emplois, soit le double par rapport à l'année dernière. Ainsi, la filière compte 6.700 salariés dans la production industrielle (modules, câbles, cellules, onduleurs…), près d'un millier dans la recherche en laboratoire et plus de 16.000 dans l'installation et l'ingénierie. Il reste dans ces deux dernières tranches encore un fort potentiel de développement, selon le SER.

 

Le particulier dans l'expectative
Si les avantages du photovoltaïque ne sont plus à prouver, entre la crise, la réduction du crédit d'impôt et la baisse des tarifs de rachat, le particulier se montre aujourd'hui attentiste. Sans se voiler la face, il semble inéluctable que la collectivité participe encore un peu plus au coût de la technologie. D'ailleurs, des députés ont récemment déposé un amendement au projet de loi de Finances visant à augmenter de 3% la Contribution au service public de l'électricité (CSPE) au 1er janvier 2011. Cette contribution, payée par les particuliers, qui aide à financer le rachat par EDF de l'électricité d'origine renouvelable (éolien, solaire, biomasse, etc), servirait à soutenir particulièrement l'activité photovoltaïque dont le coût supporté par la collectivité devrait atteindre 500 millions d'euros en 2013, selon l'Inspection générale des finances.

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